Comptes rendus

Mircea Vultur, (dir.), Les diplômés universitaires : Perspectives socioéconomiques, Presses de l’Université Laval, 2022, Coll. Sociologie contemporaine, 266 p.

  • Cloé Bélanger

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Couverture de Les petites sociétés vues du Québec : études et chantiers, Volume 64, numéro 2, mai–août 2023, p. 271-507, Recherches sociographiques

C’est par le biais de recherches statistiques que des chercheurs se penchent sur l’état socioéconomique des étudiants universitaires au Québec et au Canada, dans cet ouvrage paru en 2022 sous la direction du sociologue Mircea Vultur. À l’occasion d’un projet portant sur les liens entre diplomation universitaire et transition vers le marché du travail, sous le programme « Savoirs », une multitude de disciplines s’entremêlent pour constituer les chapitres de ce livre, telles que l’administration, la sociologie, l’économie, l’éducation, les statistiques et l’anthropologie. En offrant un portrait de la situation quant à l’accès des étudiants aux études supérieures et à leur insertion dans le monde de l’emploi, les deux premières parties du livre établissent les bases du dernier sujet abordé, la surqualification. La littérature portant sur l’état socioéconomique d’une partie de la population a fréquemment recours aux méthodologies quantitatives. L’ouvrage présent ne s’écarte pas de cette tendance, mais l’utilisation de techniques d’analyse et de bases de données variées s’avère fructueuse pour éclairer la situation des diplômés universitaires. Que leurs intérêts de recherche se situent dans le champ d’études de l’éducation ou dans celui du travail, ceux qui se laisseront guider par ce regroupement de collaborations scientifiques en seront certainement enrichis. Pierre-Canisius Kamanzi et Pierre Doray réfléchissent à la démocratisation de l’enseignement dans le contexte d’une massification de l’éducation postsecondaire ces dernières décennies. Ils questionnent les liens entre l’accroissement du nombre d’étudiants aux cycles supérieurs et la justice sociale au Canada. Des inégalités selon l’origine sociale sont ici repérées en amont de l’accessibilité accrue à l’éducation supérieure. Ces inégalités prennent racine dans ce que Stéphane Moulin identifie comme facteurs explicatifs de la diplomation universitaire. Il est montré une fois encore que l’augmentation du nombre de diplômés aux cycles supérieurs ne s’accompagne pas nécessairement d’une démocratisation qualitative, ici représentée par l’amélioration des chances d’obtenir un diplôme universitaire. Pour faire suite à cette première section sur la diplomation et afin de se pencher sur l’état du marché du travail, Claude Montmarquette, François Vaillancourt et Brigitte Milord s’intéressent au taux de rendement. Ils se préoccupent de la rentabilité privée et sociale de l’éducation universitaire au Québec, celle-ci se traduisant par les bénéfices, de nature financière ou non, obtenus sur le marché professionnel. L’insertion dans le monde du travail peut toutefois être semée d’embûches, qui sont justement mises en évidence par Marcelline Bangali. De fait, l’entrée sur le marché de l’emploi à la suite de l’obtention d’un diplôme de doctorat engendre dans certains cas une révision des attentes quant à l’identité personnelle et au statut professionnel futur. Brahim Boudarbat et Claude Montmarquette identifient aussi des défis lors de la transition vers le monde professionnel québécois, surtout en ce qui a trait à l’embauche. Ils analysent sous cet angle l’intégration au marché du travail des Maghrébins, dans un climat de pénurie de main-d’oeuvre au Canada. La table est ainsi mise pour que Louis Cornelissen entame la dernière portion de l’ouvrage, ce qu’il fait en délimitant l’évolution de la surqualification des diplômés universitaires au Québec. Celle-ci est envisagée ici comme un dysfonctionnement dans l’articulation formation-emploi, décalage qui entraîne des conséquences négatives sur les diplômés en matière de salaire, de patrimoine et de bien-être dans la vie professionnelle et personnelle. Sylvain Bourdon et Marie-Pierre Lapointe-Garant abondent dans le même sens en identifiant des corollaires néfastes de la surqualification, sur le plan tant individuel que collectif. Un constat qualitatif est préalablement établi pour en saisir l’ampleur sur le territoire canadien, importance qui varie au gré des disparités régionales. Ces dernières sont aussi prises en compte de manière comparative par Mircea Vultur, Pierre-Canisius Kamanzi et Audrey-Anne Grégoire, qui réussissent …