LA JARDIN DE STOURHEAD (Wiltshire) une interprétation

Dans son «Essay on Modern Gardening,» presque aussitôt après sa classification des jardins en trois genres (jardin qui se lie avec un parc, ferme ornée, forêt ou jardin agreste) Horace Walpole écrit :

Enough has been done to establish such a school of landscape as cannot be found on the rest of the globe. If we have the seeds of a Claude or a Gaspar amongst us, he must come forth. If wood, water, groves, valleys, glades, can inspire or poet or painter, this is the country, this is the age to produce them. 1

C'est en effet un grand bourgeois anglais, Henry Hoare (1705-1785), appelé «Le Magnifique» par sa famille, qui recréa l'atmosphère picturale de Claude Lorrain (et de Gaspar Dughet) à Stourhead. H. Walpole visita ce jardin en 1762 et le décrit comme étant «one of the most picturesque scenes in the world.» *

Le site naturel de Stourhead est formé de collines, crêtes, vastes terrasses et vallées aux nombreuses sources et étangs. Les flancs et sommets des hauteurs sont très boisés. En 1737, H. Hoare fit un voyage en Italie et revint chargé de trésors, dont deux N. Poussin, un G. Dughet, une copie de C. Lorrain. Il s'installa à Stourhead en 1741. C'est là qu'il créa, à partir de 1743, ce qu'il appelait lui- même son paradis. Ainsi écrivit-il en janvier 1755 à son neveu Richard Hoare :

I hear you have been at Stour--without the dame, so fear you saw «undelighted all delight» (citation du Paradis perdu, livre IV, vers 285] «tho' you trod the enchanting paths of Paradise. > 3

La maison de style palladien, éloignée du jardin, avait déjà été bâtie par son père entre 1719 et 1722. Ses plans figurent dans le troisième volume du Vitruvius Britannicus de Colen Campbell. H. Hoare,