RÉFLEXIONS SUR LA PRATIQUE

DE LA PRÉVISION DE L'EMPLOI

DANS LES PAYS EN VOIE

DE DÉVELOPPEMENT

par M. Marc Gorecki-Leroy*

Les pays en voie de développement sont souvent dirigés par des hommes préoccupés par les techniques nouvelles de gouvernement.

Ces hommes ont soif de certitude : ils veulent savoir comment faire progresser l'économie de leur pays, orienter leur système scolaire; ils y sont d'ailleurs portés par les exigences des organismes prêteurs de fonds. L'octroi de capitaux dont ces pays ont besoin s'accompagne chaque jour davantage de demandes de précisions sur leur devenir économique. Les plans et leurs prévisions sont devenus le « Sésame ouvre-toi » des concours financiers des puissances riches.

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Les prévisions qui suscitent l'intérêt des pays en voie de développement sont de trois sortes, liées les unes aux autres, encore que cela ne soit pas évident pour tous les planificateurs : prévisions économiques, prévisions de main- d'œuvre, prévisions scolaires.

Dans le cadre de cet article, il n'est pas question d'exposer de façon exhaustive une méthode de prévision de l'emploi dont d'ailleurs l'élaboration reste encore à faire dans une large mesure, mais de consigner certains procédés de recherche utilisés par un expert aux prises avec les difficultés pratiques de toutes sortes, et aussi quelques réflexions sur l'art ingrat et passionnant tout à la fois qu'est la prévision des besoins et des ressources en main-d'œuvre.

Devant la volonté de connaissance des gouvernements, l'expert en prévision de l'emploi, en l'absence d'une méthodologie consacrée, peut souvent être tenté, sous prétexte de l'insuffisance des informations, d'échapper quelque peu à ses responsabilités ; en face des incertitudes qui l'assaillent, il a quelquefois tendance à se réfugier dans des considérations à la fois savantes et vagues.

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