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Le phisosophe et la promesse. Sur «Le Sens et le Mal», d'Yves Labbé

[article]

Année 1983 14-3 pp. 356-371
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Page 356

Revue théologique de Louvain, 14, 1983, 356-371 Ghislain La font

Le philosophe et la promesse Sur «Le Sens et le Mal», d'Yves Labbé

La présentation critique d'un ouvrage aussi riche et complexe que celui d'Yves Labbé, Le Sens et le Mal. Théodicée du Samedi-Saint1 , a des exigences de méthode dont je dois dire ici un mot. Tout d'abord, la fréquentation assidue de ce livre difficile manifeste peu à peu qu'il s'agit en réalité d'un Itinerarium mentis ad Deum: rien n'est moins académique que cet ouvrage qui obéit par ailleurs à toutes les exigences universitaires. La question du sens et du mal habite profondément l'auteur et le souci de lui trouver une certaine réponse, non seulement de foi aveugle, mais de raison humaine, apparaît vite au lecteur, avec quelque chose de «lancinant», de douloureux presque. Cette «ambiance» rend compte du ton sérieux, appliqué, du livre; elle explique la prudence, mais aussi la rigueur d'une progression qui se veut sûre, incontestable, de sorte que le philosophe puisse ouvrir large une porte sur l'espérance sans laquelle il ne pourrait pas vivre. Un livre donc tellement personnel, «engagé», malgré les apparences savantes, que le lecteur a un peu l'impression d'être indiscret et de faire effraction dans un domaine qui lui aurait été ouvert presque par mégarde : que peuvent être une recension, et éventuellement une critique, si ce livre est un chemin de salut? On peut tout au moins ne pas oublier ce qu'on a cru ainsi percevoir, et pressentir qu'il faut probablement s'engager quelque peu soi- même si on veut comprendre.

J'ai dit que ce livre était rigoureux. Il l'est d'abord par la connaissance de la tradition philosophique relative au problème traité. A chaque étape de son itinéraire, Yves Labbé rencontre ses grands devanciers ; il les connaît de première main et les discute avec attention, les positions qu'il prend alors servant d'étapes positives pour sa propre démarche. Témoins de l'ontothéologie ou de la quête du sens moyennant la récollection du soi et la réduction du mal, Plotin, Spinoza et Hegel aident à définir une première «posture de la pensée» tandis que les courants de la «dissémination du sens», dont Nietzsche est la figure de proue, dessinent la posture opposée. Kant est le maître à penser, dont on se sépare pourtant, mais sans cesser de le convoquer et de l'écouter, et de même Lévinas, car l'un et l'autre ouvrent le chemin d'une attitude éthique devant le problème du sens et du mal, qui est celle où s'avance la recherche de l'auteur. La Bible n'est pas ignorée mais, à l'exception d'Augustin et d'Anselme, les témoins chrétiens de la tradition patristique et médiévale paraissent peu, et c'est sans doute dommage, car ils auraient pu faire, dans le domaine où se développe la recherche, des suggestions utiles. Il ne sera pas possible ici de reprendre les discussions d'Yves Labbé avec ses prestigieux interlocuteurs, sauf dans tel ou tel cas particulier, mais

1 Bibliothèque des Archives de Philosophie, vol. 30, Paris, Beauchesne, s.d. (1980), 500 p.

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