KHIRBET EL UMBASHI (SYRIE) RAPPORT PRÉLIMINAIRE SUR LES CAMPAGNES

1993 ET 1994

PAR

Frank Braemer, Jean-Claude Echallier et Ahmed Taraqji

Deux nouvelles missions de terrain ont permis de compléter l'exploration du site commencée en 1991 (Braemer, Echallier, Taraqji 1993). Les travaux ont porté sur des secteurs nouveaux (nous abandonnerons les appellations abusives de "villes" utilisées dans notre premier rapport : aucune agglomération de Umbashi et de sa région ne peut recevoir ce qualificatif), en particulier le secteur ouest, les systèmes hydrauliques, les zones de campements et les nécropoles dont les relevés topographiques ont été menés à bien (fig. 1). Nous avons cherché à préciser les données chronologiques, relatives ou absolues, sur l'ensemble de la zone au moyen de sondages ponctuels. Les sites de Hebariyeh et Khirbet ed Dabab ont été également relevés, et une prospection des bordures du Safa occidental et du Kraa septentrional a été réalisée.

Les nécropoles

Les nécropoles de Khirbet el Umbashi s'étendent sur de vastes surfaces à l'est et au sud-ouest du site d'habitat. L'ensemble des tombes a été relevé et décrit : on compte 488 monuments dans la nécropole est et plus de 852 dans la nécropole ouest. Une rapide estimation de groupes de tombes dispersés au sud de la coulée de lave aboutit à un décompte d'une cinquantaine de monuments. La nécropole comprend donc au moins 1400 tombes dont 1340 sont localisées.

Dans la zone orientale, trois tombes ont été ouvertes. Dans la tombe n°47, sept squelettes étaient disposés avec une urne typique du Bronze ancien IV. Cela confirme donc pleinement la

tion C14 acquise sur l'analyse d'un dépôt d'offrande d'une tombe voisine (2491/2134 av. J.- C, LY 6027), et le mode funéraire, inhumation collective, sans doute étalée dans le temps avec des opérations de réduction des corps. Dans la tombe n°49 c'est une marmite du Bronze moyen II A qui accompagnait un corps isolé. La période d'utilisation de la nécropole s'étend donc sur au moins quatre siècles.

Dans la zone occidentale, deux tombes ont été fouillées. L'une correspond aux modèles architecturaux déjà connus à l'est, l'autre est d'un type attesté uniquement dans cette partie de la nécropole, comprenant une porte et un couloir d'accès au caveau (fig. 2).

La première tombe dont le remplissage de terre est analogue à ceux déjà fouillés les années précédentes contenait les restes de trois squelettes très dégradés et manifestement éparpillés sur une couche de terre elle-même reposant sur un dallage aménagé. Aucune offrande ne les accompagnait. Nous n'avons donc pas d'indice indépendant pour proposer une date de la tombe.

La deuxième tombe possède une porte avec linteau qui pouvait être fermée par un bloc apporté (non retrouvé) ; un escalier irrégulier de trois marches permet d'accéder au couloir long de 1 m environ qui précède la chambre proprement dite. La chambre (et le couloir?) était remplie de terre jusqu'à une dizaine de centimètres sous la couverture. Cela pourrait signifier que le remplissage a été fait par le sommet du caveau, les dalles de couverture étant ensuite disposées comme dans les autres

Syria, LXXlllp. l n à 127