RECHERCHES SUR LES THÉÂTRES DE L'ORIENT SYRIEN

PAR

EDMOND FRÉZOULS • (PL XV-XVIII)

1. Problèmes Chronologiques

L' « Orient syrien » n'est pas facile à définir. On peut même estimer qu'une telle notion, dès qu'elle s'applique à une aire géographique un peu large, se vide d'une grande partie de sa signification. Mais pour un objet limité, comme celui de la présente étude, elle offre un cadre commode : sans poser a priori le caractère unitaire, dans le domaine du théâtre, des régions qui nous intéressent, nous nous proposons d'y faire l'inventaire des vestiges archéologiques théâtraux et de dégager un certain nombre de leurs caractères. On nous permettra, dans ces conditions, de donner à 1' « Orient syrien » son acception la plus large et d'y faire entrer, outre la Syrie proprement dite, outre la Phénicie et la Palestine, la Mésopotamie, la TransJordanie et l'Arabie Pétrée : en bref, toutes les régions de l'Asie qui ont fait partie successivement, à des titres divers et pour des durées variées, de l'empire séleucide, puis de l'empire romain — l'Asie Mineure exceptée.

Si l'unité géographique de ces régions est assez lâche, les grandes dates de leur histoire politique à l'époque qui nous intéresse sont les mêmes. La conquête d'Alexandre les a incluses dans le monde hellénistique, et, deux siècles et demi plus tard, la destruction par Pompée de l'État séleucide les a fait entrer, plus ou moins directement, dans la dépendance de Rome. A vrai dire, les régions extrêmes ont été naturellement les plus lentes à