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DEUX TABLETTES DE RAS-SHAMRA DE LA CAMPAGNE DE 1932

PAR EDOUARD DHORME

Les deux tablettes que nous publions aujourd'hui proviennent des fouilles de MM. Shaeffer et Chenet à Ras-Shamra, au printemps de 1932. Elles appartiennent à la catégorie des textes exhumés en 1929, publiés par Virolleaud d'ànsSyria, 1929, pi. LXIs., transcrits et provisoirement traduits par moi-même dans Revue Biblique, 1931, p. 32 s. Je les cite sous la rubrique RS, 1929.

Depuis la fixation de l'alphabet cunéiforme de Ras-Shamra (i> des précisions nouvelles ont été apportées.

On a reconnu d'abord l'existence de trois aleph (2>. Pour ne point préjuger de la voyelle qui semble commander l'usage de l'un ou l'autre des trois signes, je transcris le plus commun tt~- par ' , puis fcEE par \, enfin J7j_ par V On a déjà beaucoup discuté sur les équivalences consonantiques ou voca- liques de ces trois signes. Virolleaud les transcrit respectivement a, e, é, mais il semble que JT) appelle plutôt le son u, puisque c'est lui qui ouvre le mot Ugarit (3). Les faits colligés par Hans Bauer (4> et par Johannes Friedrich <5) permettent de reconnaître que EEï appelle plutôt le son i (é), M>- le son a. Mais comme la règle n'est pas absolue, nous préférons transcrire les trois aleph, comme on le ferait pour le signe arabe hemzeh, qui indique un « choc » de la voix avec accompagnement des voyelles a, i, u, suivant l'occurrence. Des faits nouveaux permettront certainement d'aboutir à un résultat définitif. Les inventeurs de l'alphabet de Ras-Shamra ont éprouvé le besoin de dissocier le signe cunéiforme spécial qui indiquait 'u, "a, 'i, 'e, comme aussi w', a", i, e\ Le signe ^ que j'avais omis dans mon premier alphabet a été reconnu par Virolleaud comme représentant la consomne z.