SOCIOLOGIE DU TRAVAIL N° 4-86
Bernard Francq
Les Cellules communistes combattantes :
les deux figures d'une inversion
I. La fin du sanctuaire
Avec étonnement, les Belges en octobre 1984 découvrent l'existence des Cellules communistes combattantes (CCC) : celles-ci se font connaître en organisant — en l'espace de quinze jours — cinq attentats à l'explosif contre des firmes multinationales travaillant de près ou de loin pour le programme militaire de l'OTAN et contre les sièges de deux des partis politiques qui composent la majorité parlementaire.
Ce n'est que le début d'une «campagne anti-impérialiste » qui va tenir en haleine l'ensemble du corps social et politique autour d'une question répétitive et obsessionnelle : pourquoi du terrorisme belge en Belgique? L'image d'un pays «calme et tranquille », sanctuaire du terrorisme international va se lézarder sous une avalanche d'événements : de la montée aux extrêmes d'un banditisme sauvage aux vingt-et-un attentats à l'explosif réalisés par les CCC en passant par le drame du Heysel, les pistes vont se brouiller au point
458 Sociologie du Travail. — 0038-0296/86/04 458 26/$ 4.60/ © Gauthier-Villars