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«Le très grand dommage... arrivé à la dignité de duc et pair

[article]

Année 2002 30 pp. 77-79
Fait partie d'un numéro thématique : Inédits de et autour de Saint-Simon
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NOTES ET DOCUMENTS

«Le très grand dommage... arrivé à la dignité de duc et pair... »

L'extinction biologique de la branche ducale de Rouvroy de Saint-Simon de Rasse, ou l'ultime effort épistolaire du mémorialiste pour écarter l'amer calice de l'extinction du duché-pairie de Saint-Simon : les lettres à d'Argenson, dispersées au «martel » de la nouvelle bataille de Poitiers.

Encore qu'assuré de pouvoir transmettre sa grandesse d'Espagne à sa petite-fille, et éventuellement après elle, aux autres rameaux de sa Maison, à commencer par celui de Montbléru, le duc de Saint-Simon ne laissa pas de tenter de faire passer son duché-pairie sur la tête de celui qui devait devenir son petit-gendre en décembre 1749.

S'adressant au comte d'Argenson, il aura la déception d'essuyer un refus bien attristant pour cet homme qui devra se résigner à être un survivant de la vieille Cour ; c'est ce qu'il appert de la correspondance nourrie qu'il devait échanger avec ce ministre et dont les missives originales se sont trouvé dispersées fort récemment à Poitiers, à la suite du décès du lointain héritier de la famille de deux ministres de Louis XV, à savoir le tout puissant Marc-Pierre de Voyer, comte d'Argenson, interprète peu heureux du vieux duc, et son frère René-Louis, marquis de Paulmy, ainsi qu'il a été donné de l'indiquer dans notre article de ce même cahier.

Il s'agissait d'une «Exceptionnelle réunion de lettres et de documents historiques, provenant de la succession de Marc-René de Voyer, marquis d'Argenson », sous l'égide de l'étude de Maître Pierre Segeron, le samedi 30 mars 2002, en l'Hôtel des ventes de Poitiers, avec le conseil autorisé de l'expert parisien, M. Christian Galantaris.

Après de curieuses lettres de Madame de Pompadour au ministre, et avant celles de Voltaire au même, figuraient, aux n° 43 à 55, 12 lettres autographes du duc de Saint-Simon au comte d'Argenson sur les 15 qui faisaient partie de cette prodigieuse collection, et une treizième, majeure, puisque la lettre du mémorialiste au Roi Louis XV, pour le complimenter de la victoire de Fontenoy, qui devait être adjugée à 10 000 euros (cf. La Gazette de Drouot, n° 15, 12 avril 2002, p. 38-39).

Ces lettres n'étant pas inédites, puisque leur teneur fut, en son temps, si généreusement communiquée à Monsieur le professeur Yves Coirault, si lié à la cité poitevine, par Monsieur Marc-René de Voyer, lui-même, et fit l'objet d'une double publication (1), on se bornera à citer ici ce qui se rapporte exclusivement au souci majeur qu'éprouvait Saint-Simon devant l'inéluctable extinction de sa dignité ducale. Si les premières lettres faisaient état de sollicitations du duc en faveur de sa belle-fille, la duchesse de Ruffec, pour une place vacante (Paris, 15 juin 1744), puis par rapport «aux affaires » de sa famille fort atteinte en sa santé, et enfin pour aider le comte de Laval-Montmorency, allié à une Saint-Simon de la branche aînée, voire les cousins de sa défunte épouse, les d'Auneuil et les Vibraye, celles de novembre 1749 ont trait au duché lui-même, puisque :

«Les malheurs de ma maison, me réduisent à une petite-fille et à la marier à un cadet sans rang. Je vous avoue que cela me pénètre d'autant plus qu'elle aurait pu épouser M. de Monaco (frère du comte de Valentinois, et prince régnant de ce qui n'était pourtant que la souveraineté d'une roche...), s'il n'avait pas la tête tournée par sa comédienne. Je vois ma petite-fille sans rang jusqu'à la mort de mon fils (Armand-Jean, second duc de Ruffec, revêtu de la grandesse d'Espagne), qui est d'âge à lui faire attendre longtemps sa grandesse. Je désirerais donc obtenir un brevet de duc en faveur du mariage. La naissance des deux la comporte... ».

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