Le monachisme byzantin aux Xle-Xlle siècles
Aspects sociaux et économiques
par Albert FAILLER
Le monachisme oriental ignore les spécifications de l'Occident : le monde monastique ne s'est pas diversifié en Ordres différents, reconnaissables chacun à sa robe, à ses règles de vie, à son esprit et à sa finalité. La variété a pénétré sous d'autres formes dans une famille unique : trois modes de vie coexistent (ermite, lavriote, cénobite) 1; chaque monastère garde son autonomie, le cas échéant dans le cadre d'une confédération, et sa liberté à l'intérieur d'un même modèle d'organisation générale, d'un même but et d'un même règlement d'ensemble. Fondé par Pachôme, inspiré et organisé par Basile le Grand, le monachisme oriental n'a donc rien d'un Ordre basilien au sens occidental. A partir du vie siècle, la branche la plus vivante est constituée par le monachisme byzantin, le seul à être examiné ici -. Dans la vie de l'Eglise byzantine, le monachisme revêt une importance particulière du fait que les cadres de l'admi-
1 P. de Meesteh, De monachico statu iuxta disciplinam bijzantinam, Vatican, 1942, p. 3-4 et 70-73. Cet ouvrage passe en revue les diverses questions du monachisme byzantin; dans une première partie (p. 3-58) est présentée une sorte de code de droit monacal byzantin, que l'auteur a composé à partir des sources et des commentaires, auxquels il renvoie et qui sont donnés dans la deuxième partie (p. 67-408); des indices très développés (p. 411-507) facilitent la consultation de l'ouvrage. Sur les trois modes de vie admis dans le monachisme byzantin, on peut lire un article récent de Denise Papachryssanthou, La vie monastique dans les campagnes byzantines du VIIIe au XIe siècle (Byzantion, 43, 1973, p. 158-180); dans ce travail, dont le sous-titre indique la différence entre ces trois régimes de vie (ermitages, groupes, communautés), l'auteur montre qu'ils ont constamment coexisté.
2 Sur le passage du monachisme primitif au monachisme byzantin, on peut lire l'article suggestif de .1. Decarreaux, Du monachisme primitif au monachisme athonite (Le Millénaire du Mont Athos, 963-1963, Chevetogne, 1963, p. 19-57).
