Revue des sciences religieuses 79 n° 3 (2005), p. 370-379.

LA FORMATION DES ADULTES EN BELGIQUE FRANCOPHONE

II est impossible en quelques lignes de présenter l'ensemble de la formation des adultes en Belgique francophone, qu'il s'agisse des différentes pratiques de formation dans le contexte social global ou dans le contexte ecclésial en particulier1.

De manière générale, nous pouvons observer un double mouvement dans lequel différents concepts sont mis en exergue: celui d'« instruction» ou de «formation première»; celui de «formation continuée » ou d'« éducation permanente ». Ces concepts, tout comme celui d'« éducation tout au long de la vie », recouvrent des réalités différentes, que l'on se réfère aux sommets intergouvernementaux de Luxembourg en 1997 ou de Lisbonne en mars 2000, au sein de l'Union Européenne: le «processus de Lisbonne» prétendait développer l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde. Le « long life learning » y est évoqué de manière très différente en fonction de la philosophie éducative à laquelle on se réfère: s'agit-il de combiner différentes trajectoires individuelles dans un cadre societal en pleine mutation, ou d'adapter les personnes à diverses contraintes économiques? En d'autres termes, la formation des adultes serait-elle autre chose que la vérification d'un processus d'accommodation et de conformité à un cadre social déterminé ?

Ce soupçon jeté sur la formation des adultes peut être tonique si nous acceptons d'approfondir la réflexion et de construire un débat sérieux en vue de comprendre les rapports entre individu et collectif, entre souci personnel de se former et pression sociale en vue de l'acquisition de tel ou tel type de compétences. Cette articulation paraît pertinente également dans l'étude des dispositifs et des processus ecclésiaux de formation.