LA LOI DES GARANTIES (13 MAI 1871) : PORTÉE ET CONTENU

Dans son discours historique du 25 mars 1861, le chef du gouvernement piémontais prononçait une formule célèbre, qui a fait florès : « Libéra Chiesa in libero Stato », l'Eglise libre dans l'Etat libre (1). Cavour entendait par là accélérer le processus d'unification de l'Italie et obtenir que, moyennant des garanties, le Saint-Siège accepte d'abandonner son pouvoir temporel .

« Nous devons aller à Rome, proclame-t-il, sans que l'indépendance véritable du pontife en soit diminuée, sans que l'autorité civile étende son pouvoir au domaine spirituel. » Cavour s'emploie ensuite à démontrer que le pouvoir temporel ne peut plus assurer l'indépendance de l'Eglise. Il faut dire que la défaite autrichienne à Magenta, en juillet 1859, et celles du général Lamoricière à Castelfidardo et à Ancône, les 18 et 30 septembre 1860 ont eu pour conséquence de réduire ce qui restait du territoire des Etats pontificaux au seul patrimoine de saint Pierre.

Nous retenons, ajoute encore Cavour, que « l'indépendance du pontife, sa dignité et l'indépendance de l'Eglise peuvent être protégées grâce à la proclamation du principe de liberté appliqué loyalement, largement aux rapports de la société civile et de la société religieuse ». Quand cette liberté de l'Eglise aura été établie, l'indépendance de la papauté « non seulement sera mieux assurée, mais aussi son autorité y gagnera en efficacité ».

Envisageant les moyens aptes à garantir la liberté promise à l'Eglise, Cavour proclame : « A mon avis, elle peut être assurée de façon très efficace (...) Les principes de liberté doivent être inscrits de façon formelle