UN EXEMPLE DE CHRISTOLOGIE ORGANIQUE :
W.-N. PlTTENGER
Depuis plusieurs décennies la théologie française s'est développée dans le giron de la problématique théologique allemande. Cette confrontation et ce dialogue lui ont été profitables. La théologie française s'est montrée plus réfractaire à l'influence de la théologie anglo-saxonne, américaine et anglaise, qui jusqu'ici lui est restée à peu près étrangère. Une première ouverture s'est opérée ces derniers temps. La théologie française s'est laissé interpeller par les théologiens de la mort de Dieu et par les (théologiens de la culture séculière. Toutefois, elle ignore toujours le courant théologique anglo-saxon connu sous le nom de « process theology ». Ce mouvement théologique, il est vrai, n'a jamais connu la vogue des deux courants ci-haut mentionnés ; mais ce qu'il a perdu en popularité, il l'a gagné en sérieux et en profondeur. Il a même donné naissance à une véritable école de théologie regroupant plusieurs penseurs («process thinkers») dont certains sont bien connus par leurs nombreux écrits et possédant dans la revue Process Studies une tribune d'expression libre et de controverse amicale (1).
(1) Les noms les plus connus sont ceux de W.-N". Pittenger, de J.-B. Cobb et de S. Ogden. Il faut ajouter les noms suivants : Bernard M. Loomer, Daniel D. Williams, Bernard E. Meland, David Pailin, Lan Barbour, Peter N. Hamilton, etc. Ces théologiens ont peu de livres à leur crédit, mais ils ont publié un nombre considérable d'articles. On en trouvera la liste dans Process Studies, 1 (1971), pp. 3-77. Pour une bonne histoire de la « process theology », voir G. Reeves, D. Brown, The Development of Process Theology, dans Process Philosophy and Christian Thought, éd. D. Brown, B. James and <J. Beeves, New York, The Bobbs-Merrill Co., 1971, pp. 21-64.
