Charles WACKENHEIM Professeur de théologie dogmatique
LE FONDEMENT THEOLOGIQUE DU SACERDOCE MINISTERIEL
Une hypothèse de travail
L'actuelle crise du sacerdose catholique requiert, outre les aménagements sociologiques qui s'imposent, un effort d'approfondissement théologique. Or, les études suscitées par le concile n'apportent pas, sur ce point, d'éléments vraiment nouveaux. Notre intention n'est pas de dresser un bilan critique des travaux publiés ces dernières années. Après avoir dégagé quelques caractéristiques communes à ces travaux, nous nous proposons de formuler une hypothèse qui, pour n'être pas totalement neuve, peut néanmoins contribuer à résoudre les apories habituelles.
Des problèmes mal posés
Les recherches se sont d'abord développées en direction d'une ontologie ministérielle. La théorie du caractère, issue de saint Augustin et du Pseudo-Denys, a été réinterprétée en référence au sacerdoce commun des fidèles. Comparée à la qualité sacerdotale conférée par le baptême, quelle est l'essence du sacerdoce hiérarchique ? Une telle question présente un double inconvénient. D'une part, on risque de « sacerdotaliser » inutilement la vocation chrétienne sanctionnée par le baptême. Les textes du Nouveau Testament qu'on invoque à l'appui de cette thèse désignent l'attitude des croyants qui, à la suite du Christ, offrent leur vie à Dieu, et non pas les tâches cultuelles propres au sacerdoce. En déclarant que tous les chrétiens sont prêtres, les Réformateurs du XVIe siècle entendaient réagir contre la monopolisation juridique, par le clergé catholique, d'un certain nombre d'« actes chrétiens •» fondamentaux. Saint Augustin, par exemple,
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