LA CONCEPTION DU SALUT

D'APRÈS LES ÉVANGILES SYNOPTIQUES

(Suite) (i).

Dès la fin de la période persane il n'y a plus de prophètes en Israël. Durant la période grecque, surtout à (partir d'Antio- chus Epipbane, la situation du peuple juif et son avenir semble démentir d'urne façon évidente les promesses officielles des livres inspirés : au lieu de la Ibrillante restauration annoncée par les prophètes, c'est le règne des païens, la domination des pécheurs. A partir de ce moment on voit paraître dans le judaïsme une série d'écrits qui se présentent comme des révélations, et qui ont reçu pour cela le nom d'apocalypses. Leurs auteurs, juifs lettrés au courant des traditions populaires ou des légendes de leur temps, à la fois enseignent une morale ou une « sagesse » et entretiennent l'espérance du règne de Dieu. Ne se sentant ni l'inspiration ni l'autorité pour parler au nom de Jahweh comme les prophètes d'autrefois, ils se couvrent des noms des « hommes de Dieu » les plus éminents, patriarches ou prophètes, regardés, dans la tradition de l'ancien Israël, comme tout pénétrés des secrets divins : Hénoch, Moïse, les douze fils de Jacob, Isaïe, Baruch, Esdras, etc.

Us dépendent à la fois de la Bible, dont ils interprètent les récits et les oracles, et des traditions populaires ainsi que des idées scientifiques ou philosophiques ayant cours dans leurs milieux. Il y a plus, ils modifient cette matière traditionnelle pour l'adapter à des situations nouvelles créées par les événements contemporains. On voit parfois nettement chez eux la préoccupation de servir un parti, par exemple d'exalter la