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LE DOGME DE LA RÉDEMPTION
CHEZ SAINT AUGUSTIN
Frère puîné des G. Herzog et des A. Dupin que tous nos lecteurs n'ont sans doute pas oubliés, un de oes théologiens pseudonymes qui s'attachent à réviser, au nom de certaine orthodoxie négative, les positions les mieux assises de l'histoire catholique des dogmes a porté naguère son radicalisme sur la doctrine de saint Augustin en matière de Rédemption (i).
La question n'est pas neuve ; mais l'auteur n'en a pas moins l'intention de la renouveler. Négligeant les secours vulgaires de la bibliographie pour se placer directement en face des sources, comme si personne avant lui ne les eût objectivement regardées oui correctement reproduites, l'auteur entend retrouver lie profil exact de la pensée augustinienne et l'opposer au tableau conventionnel qu'en ont donné jusqu'à ce jour ceux qu'il appelle dédaigneusement les « apologistes » (2).
Ceux-ci ressembleraient à ces « avocats qui, en présence d'une cause mauvaise, s'emploient de leur (mieux à embrouiller les questions pour égarer les juges » (p. 75). On connaît aussi,
(1) Hippolyte Gallerand, La rédemption dans saint Augustin, dans Revue d'histoire et de littérature religieuses, nouvelle série, t. VIII, 1922, p. 38-77.
(3) Cette formule, qui fait date, se lit à la p. 5i et à la p. 75. On la trouve déjà, et avec la même nuance péjorative, pour disqualifier les historiens fidèles à la tradition catholique, dans les plus anciens écrits de M. Tunnel : à propos d'eschatologie, ibid., t. V, 1900, p. 222, 2g5, 296 (cf. p. 292 et 821, où il est question d'« apologétique ») ; à propos d'angélologie, ibid., t. IV, 1899, p. 218 n. 1, 546 n. 1.
Autre coïncidence à noter. Le dernier mot du ■ présent article (p. 77) définit la théorie augustinienne de la Rédemption « ce que les physiologistes appellent un organe témoin » . Ce qui est encore un cliché pris dans l'histoire de l'angélologie par M. Turmel, loc. cit., p. 56i-562, sauf qu'ici l'auteur croyait devoir expliquer ad eruditionem incipientium : « [organe] investi autrefois d'une fonction mais actuellement inutile ». On voit que le plagiaire fait plus de crédit aux connaissances physiologiques de ses lecteurs.
