Dante et le « châtiment » du Christ.

Pour mieux marquer à quel point la justice divine s'est manifestée dans le mystère de notre Rédemption, les premiers Réformateurs enseignaient volontiers, non seulement que le Christ a souffert pour nous et porté la peine de nos fautes, mais qu'il a été littéralement puni à notre place. Cette « théorie du châtiment » (Straftheorie) est restée, depuis lors, caractéristique de l'orthodoxie protestante.

Elle est, en revanche, étrangère à la théologie catholique. Non pas sans doute qu'on ne trouvât, à l'occasion, chez quelques Pères des expressions un peu appuyées dans ce sens, provoquées surtout par le chapitre 53 d'Isaie (1). Mais, outre que ces formules sont très rares, elles furent plutôt dites oratorio modo, et les théologiens se sont gardés d'en ériger en thèse la doctrine. Écho fidèle de l'ancienne tradition, saint

miers mots, mal compris, du texte de ÏOrdo : Ordo Romane ecclesie {de nun(t)iatione statutls dieb(us) fes'Jis). (DenunUata staiione, diebus festis, etc.)-

(1) Voir par exemple saiat Grégoire le Grand : « Pater, cum iustus sit, iustum puniens omnia iuste disponit ; quia per hoc cuncta iustificat quod eum... pro peccatoribus damnât. » Moral., III, xiv, 2T. — P. L., t. LXXV ; col. 613. De même dans un sermon apocryphe de saint Augustin : « Condemnatus est eniin iustus pro iniustis, et poenam quae peccatoribus debebatur sine peccato ipse suscepit, ut illorum pro quibus punitus est et poeaam auferret et peccata deleret. » Serm. CCXXXV1II, 4. — P. L., t. XXXIX ; col. 2186. On lit encore dans un sermon attiibué à saint Anselme : « Peccat iniquus et punitur iustus ; deliquit reus et vapulat innocens ; offendit iuipius et damnatur pius. » P. L., t. CLVIII ; col. 675.