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Critique

[article]

Année 1990 69 pp. 136-137
Fait partie d'un numéro thématique : Procès d'écritures Hugo-Vittez
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CRITIQUE. Préface de Cromwell. Littérature et Philosophie mêlées. William Shakespeare. Proses philosophiques des années 60-65. Présentation de J.P. Reynaud. Notices et notes de Anne Ubersfeld, Anthony R. W. James, Bernard

Leuilliot et Yves Gohin. ХШ + 756 pages. 1985.

Une présentation des Œuvres Complètes de Victor Hugo selon un classement générique paraît parfaitement logique mais soulève néanmoins quelques difficultés, notamment lorsqu'il s'agit de distinguer un ensemble qui puisse être regroupé sous le titre commode de « critique ». N'est-ce pas en effet une gageure que d'oser présenter comme ayant été aussi un critique Victor Hugo qui a tant maudit les critiques pour les avoir excessivement subis ? Il convient pourtant de ne pas s'arrêter à de tels scrupules car c'est précisément au nom d'une exacte conception de la critique que le poète à voulu arracher celle-ci aux critiques pour la pratiquer lui-même avec un plus juste discernement. Retenons par exemple cette phrase du fragment « le goût » publié dans la quatrième partie de ce volume (p. 576) : « c'est une chose profonde que la critique et défendue aux médiocres. Le grand critique est un grand philosophe... », ou bien cette déclaration mise en épigraphe du texte de présentation (p. П) : « C'est un étrange rêve que de vouloir retirer la critique au poète. Qui donc mieux que le mineur connaît les galeries de la mine ? »

Le projet se justifie donc mais son exécution se révèle délicate : dans quels textes particuliers Hugo a-t-il fait œuvre de critique ? La vraie critique, dont il se dit l'artisan, ne la pratique-t-il pas aussi bien en poésie, dans telle pièce des Rayons et des Ombres ou des Contemplations ? ou dans ses romans, dans tel chapitre de Notre-Dame de Paris ou de L'Homme qui rit ? Si la critique est partout, peut-on isoler un ensemble cohérent de textes proprement critiques ?

D semble normal de retenir comme un monument de l'histoire de la critique romantique la Préface de Cromwell. Mais si cette préface bénéficie d'une énorme réputation (essentiellement fondée sur sa consécration scolaire), pourquoi ne pas réserver le même sort à d'autres préfaces ? Celles d'autres drames sont sans doute moins riches mais elles contiennent des opinions et des jugements qui permettent d'apprécier l'évolution des conceptions de Victor Hugo dramaturge. Si brèves qu'elles soient, les préfaces des Contemplations et de La Légende des siècles ne sont-elles pas de grands textes critiques ? Ce parti pris de

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