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Être artiste en 1838 (avec une lettre inédite d'Eugène Delacroix)

[article]

Année 1986 54 pp. 78-88
Fait partie d'un numéro thématique : Être artiste

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Page 78

Lois Cassandra HAMRICK

Être artiste en 1838

(avec une lettre inédite d'Eugène Delacroix)

Le dossier du Salon de 1838 conservé aux Archives du Louvre contient une centaine de lettres concernant l'exposition annuelle de tableaux et d'objets d'art. La majorité de ces lettres sont adressées à M. Alphonse de Cailleux, alors directeur-adjoint des musées royaux, et furent écrites soit par des artistes, soit par des amateurs d'art. On y trouve côte à côte des lettres de peintres tombés dans l'oubli et d'autres de la main d'artistes restés aujourd'hui sinon célèbres, du moins connus, et même parfois considérés parmi les « les petits maîtres de la peinture»1. Un nom, cependant, émerge de tous les autres: c'est celui d'Eugène Delacroix. Non pas que la lettre de Delacroix, jusqu'ici inédite2, contienne une indication que ce peintre fût supérieur aux autres peintres représentés dans ce dossier. Au contraire, Delacroix rédigea cette lettre pour les mêmes raisons qui ont poussé les autres artistes à écrire: il demandait un service.

On sait d'après d'autres lettres et les notes intimes du peintre que Delacroix se souciait fort de sa réputation parmi ses contemporains. Il établissait des contacts avec des critiques d'art de l'époque qu'il conviait à venir voir ses œuvres, qu'il remerciait personnellement quand leurs articles étaient favorables, qu'il invitait souvent à dîner3. D'autre part, Delacroix ne manquait pas de soigner ses intérêts dans les milieux sociaux dont l'appui pouvait être déterminant dans la réussite ou l'échec d'un artiste4.

En effet, ce qui ressort d'une manière particulièrement frappante des écrits de Delacroix, c'est la fragilité même de l'existence du peintre qui, avant d'atteindre le statut de grand maître de la peinture qu'on lui accorde aujourd'hui, s'est vu aux prises avec un grand nombre de facteurs socio-économiques auxquels il était obligé de faire face. L'existence de la tension que dut ressentir Delacroix, tiraillé d'un côté par un idéal artistique qui l'aurait situé au-dessus du « sot public passager»5, et de l'autre par des besoins matériels inhérents à son métier, se révèle dans ses écrits à travers certaines distinctions sémantiques. C'est ainsi qu'il se réfère aux « grands artistes », aux « génies » ou aux « beaux génies » qui ont la passion des « grandes choses », qui se nourrissent de « grandes et sévères beautés »6. Ceux-ci résistent à « ces accointances [avec le vulgaire] », au « caprice de la mode », au « préjugé du moment », au « goût du jour », à « la vogue, la faveur publique [qui] nous entraînent comme un torrent »7. Un tel génie est « toujours seul », la « profession d'artiste » se traduisant par « cet isolement, ce sacrifice de presque tous les sentiments qui animent le commun des hommes »8.

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