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Une « danse macabre » : du fantastique au grotesque dans la Peau de chagrin

[article]

Année 1985 48 pp. 33-46
Fait partie d'un numéro thématique : Dédales du sujet
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Yvonne BARGUES-ROLLINS

Une « danse macabre » : du fantastique au grotesque dans la Peau de chagrin

Pendant plus d'un siècle la critique s'est plu à voir dans la Peau de chagrin un livre certes fascinant mais aussi plus ou moins raté car juxtaposant maladroitement le réel et le fantastique. Dès le dix-neuvième siècle, on reproche à Balzac cette « alliance qui nuit tant à son ouvrage, du fantastique et de la réalité »1. On a certes aujourd'hui dépassé ce point de vue étriqué sur la valeur artistique de l'ouvrage mais la question des rapports entre le réalisme et le fantastique n'est pas résolue. Même quand Linda Rudich déclare : «cette fusion du réel et du fantastique donne au roman sa signification profonde », elle divise le roman en deux parties, réaliste (jusqu'à l'agonie de Raphaël) et fantastique (de l'agonie à la fin)2 . Il faut attendre les études réunies par Claude Duchet, en 1979, pour constater une remise en question de la notion de fantastique que Tzvetan Todorov voyait comme principe unifiant du roman.

Présentant cette œuvre comme un « livre pluriel », С Duchet réhabilite le mélange des genres qui serait le résultat d'un « certain parti-pris de style et de ton » que le romancier aurait dévoilé dès sa préface originelle : « nous ne pouvons aujourd'hui que nous moquer », affirme Balzac3. Ce parti-pris de raillerie est remarqué également par Nicole Mozet dans son étude de la préface4 . Evoquant les éléments de comédie et de satire qui font que tout savoir positif est tourné en dérision par Balzac, elle nous rappelle que celui-ci rattache son œuvre à « la littérature franche de nos ancêtres » et qu'il se place sous le double patronage de Perrault et de Rabelais. D'autres, tel Pierre Bayard, mettent l'accent sur le rôle du symbole et de l'allégorie dans le texte qui produirait un « monde clos », de dimension métaphysique où se créerait « une unité par-delà les écarts »5 . C. Duchet et A. Vanoncini s'accordent (comme T. Todorov, mais pas de la même façon) à voir dans l'œuvre une unité

(1) Pierre Barbéris, Balzac et le mal du siècle : contribution à une physiologie du monde moderne. Vol. II. 1830-1833. Gallimard, 1970, p. 1562.

(2) Linda Rudich, « Une interprétation de La Peau de chagrin », L'Année Balzacienne, 1971, p. 205-233.

(3) Claude Duchet, « Présentation » de Balzac et la Peau de chagrin, SEDES, 1979, p. 8.

(4) Nicole Mozet, « La Préface de l'édition originale : une poétique de la transgression », Balzac et la Peau de chagrin, éd. Duchet, p. 1 1-24.

(5) Pierre Bayard, Balzac et le trou de l'imaginaire : lecture de « La Peau de chagrin », Lettres Modernes-Minard, 1978, p. 176.

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