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La Liberté de Delacroix. Images et fantômes de la Révolution

[article]

Année 1980 28-29 pp. 139-146
Fait partie d'un numéro thématique : Mille huit cent trente
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Page 139

Elisabeth GUIBERTSLEDZIEWSKJ

La Liberté de Delacroix.

Images et fantômes de la Révolution :

« Vainement diriez-vous encore que les événements postérieurs n'ont que trop prouvé que l'émigration avait raison dans sa déplorable prévoyance. Certes, parmi les événements postérieurs, il en est qui méritent l'éternelle exécration de tous les hommes de bien. Mais vous confondez ici les époques, et si cette confusion était volontaire, elle ne serait pas loyale » .

B. Constant, discours du 23 II 1825 à la Chambre.

« " Liberté " crie un autre, et soudain la tristesse Comme un taureau le tue aux pieds de sa Déesse, Parce qu'ayant en vain quarante ans combattu, II ne peut rien construire où tout est abattu » . Vigny, Para, 1611831.

Dans sa critique de La Liberté guidant le Peuple, le 15 mai 1831, l'organe légitimiste La Quotidienne stigmatise « ces spectres cadavéreux de M. Delacroix » qui, à en croire ce à quoi voudraient croire les aristocrates, feraient reculer le partisan le plus chaud de la Révolution. Des spectres ? Des cadavres ? Ce commentaire méchant, et bête comme le ressentiment de la classe déchue-déçue qui l'inspire, a peut-être tout dit, pourtant. La Révolution de 1830 s'est faite parmi les fantômes de 1789/93, qui pour les uns soufflent la vie et pour les autres soufflent la mort. Mais plus encore, les cadavres eux-mêmes sont des deux côtés. Comme dans la Norma de Soumet, qui triomphe à Paris au printemps 1831 — quelques mois avant le chef -d 'œuvre lyrique de Bellini — la France est deux fois séduite, deux fois parjurée, deux fois victime de la même imposture, dont l'Histoire n'épargnera que les enfants. Les Trois Glorieuses sont possédées par le démon de la répétition : que celle-ci soit un bien, qu'elle soit un mal, elle n'en place pas moins 1830 sous le signe du négatif.

Voyez le premier plan du grand tableau allégorique : deux morts étendus tête-bêche, et sur lesquels il faudra bien que le cortège passe, s'il veut aller plus loin ; à droite pour le citoyen-spectateur mais à la gauche réprouvée de la Déesse, l'un des troupiers briseurs d'émeute du maréchal Marmont ; à gauche et même nettement à l'extrême-gauche, du côté du droit, du drapeau et de la main levée sans effort comme pour bénir, du côté de Son regard et du pas qu'Elle n'a pas encore fait, un martyr de la Barricade du 28 juillet. Ce sont les morts des deux camps, bien sûr. Il ne s'agit pas ici de s'attendrir sur des victimes, mais de chanter la marche de cette moderne Victoire et de ses officiants : on peut donc montrer qu'il y a des morts aussi du côté de la troupe, qu'un gavroche bel et bien armé de la poudre et des balles nécessaires au Salut Public a déjà commencé de piétiner. Mais ce communiqué de

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