GERSON, ÉMULE DE PÉTRARQUE

LE « PASTORIUM CARMEN », POÈME DE JEUNESSE DE GERSON,

ET LA RENAISSANCE DE L'ÉGLOGUE EN FRANCE A LA FIN DU XIV« SIÈCLE

« ... Gerson hatte sich in jüngeren Jahren selbst in Versen versuchter gedenkt seiner Dichtungen bisweilen in Predigten und Reden, so eines Hirtengedichtes, welches sich auf das Schisma bezog, wie ja auch Petrarca sich dieser Form zu ganz ähnlichen Zwecken bedient ». »

Au moment de présenter ce poème pastoral récemment retrouvé, il convient de rendre hommage à Georg Voigt. Ce très grand historien a consacré aux débuts du mouvement humaniste en France quelques pages denses et lucides qui, aujourd'hui encore, demeurent le fondement le plus solide sur lequel puissent s'édifier de nouvelles recherches. C'est lui qui le premier, dans les lignes citées en exergue, s'est avisé de l'importance de cette églogue, bien qu'il n'en connût que les quelques premiers vers; et c'est lui qui, à cette occasion, a été non seulement le premier, mais le seul à suggérer un entre ces deux auteurs en apparence si : Pétrarque et Gerson. Rapprochement véritablement capital, comme on va tenter de le montrer, mais qui semble n'avoir convaincu personne puisque nul, depuis soixante-dix ans, n'a encore jugé à propos de reprendre et d'approfondir la question ainsi soulevée.

i. Georg Voigt, Die Wiederbelebung des elastischen Aller thum s..., 3 e éd., t. II, Berlin, 1893, p. 341.