V
MÉLANGES
MONTJOIE ET MOU LT JOIE
Froissart rapporte que les Anglais s'efforcèrent vainement 1 de prendre la ville de Bourges et ne réussirent qu'à en dévas¬ ter les faubourgs :
Ensi chevauçoient li Englès, ardant et exillant tout le pays devant yaus. Et fisent tant que il vinrent assés priés de la bonne cité de Bourges. . . li Englès l'approcièrent de si priés qu'il en ardirent les fourbours. Et y eut une grande escarmuce à l'une des portes ; et là furent bon chevaliers de chiaus de dedens, li sire de Gousant et messires Hustins de Vremelles. Et y eut ce jour, et l'escarmuce durant, fait tamainte belle apertise d'armes. Si s'en partirent li Englès sans aultre cose faire, et passièrent oultre et vinrent à Yzodon en Berri, un fort chastiel, et l'assalirent fortement et radement... mès il ne le peurent gaegnier1.
Le coup de main, dirigé par le prince Noir en personne, aboutit donc à un échec, bien qu'il eût été favorisé par la trahison d'un certain Perrot Monein 3. Quant à la porte où eut lieu l'action principale, ce fut celle d'Auron, au Sud-Ouest de la ville. «D'après une tradition locale 4 » fut élevée en
i. En 1356.
2. Éd. S. Luce, Soc. de l'Hist. de Fr., tome V, 1874, livre premier S 372 = éd. Buchón, 1835, I, partie II, ch. xxiv, p. 334-335.
3. Louis Raynal, Histoire du Berry, Bourges, 1844, t. II, p. 294-296. Cet historien déclare (p. 295, n° 2) avoir cherché en vain les actes de l'ancienne église Saint-Hippolyte relatifs à ces événements. — Cf. M. Marion, Histoire du Berry et du Bourbonnais, Boivin, 1933, p. 68-69.
4. Raynal, op. cit., p. 295.