Plan

Chargement...
Couverture fascicule

Bernanos et le « pays d'Artois »

[article]

Année 1974 220 pp. 49-65
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 49

Bernanos et le "pays d'artois

IDEOLOGIE ET SOCIETE DANS L'ŒUVRE ROMANESQUE DE BERNANOS

Les idées et attitudes politiques de Bernanos x ont suscité une étude ; on a beaucoup écrit sur ses rapports avec 1' « Action française » 2 et même sur les implications idéologiques de certains Ecrits de combat 3. L'idéologie sous-tendue par ses romans n'a pas été analysée i. Nous ne donnons à ce terme nulle acception péjorative, mais entendons par « idéologie » un système de représentations collectives, susceptible de jouer tour à tour le rôle de moteur ou de masque, et cela n'implique pas non plus que nous prétendions nous-même écrire du point de vue de Sirius. Il ne s'agit pas pour cela de regrouper les énoncés prétendument séparables du texte : pas plus que les autres éléments du texte, ils ne sont dissociables de la narration.

Ecrits de combat. I.

1. J. Just, Les attitudes politiques de G. Bernanos jusqu'en 1931, Fribourg, éd. Universitaires, 1968, p. 17-36.

2. M. David, « Bernanos devant la monarchie et l'Action françaises », M. Milner (dir.), Bernanos, Paris, 1972, Pion.

3. Tous les travaux très remarquables de J. Chabot mériteraient d'être cités ici. Nous renvoyons tout particulièrement à ses présentations. Dans « Les écrits de combat », T. I : Introductions : Les grands cimetières sous la lune ; Scandale de la vérité (1939 - NRF) ; Nous autres Français (Dec. 1939 - NRF) et par ailleurs à l'excellent article : « Adolphe Hitler par G. Bernanos, contribution poétique à la psychanalyse du cancre révolté dans une civilisation marâtre ». Desclée de Brouwer, in « Littérature et société », recueil d'études en l'honneur de B. Guyon, Paris, 1973, on peut se référer aussi à la bonne mise au point de Michel Winock, « l'Anti-Maurras », Esprit, n« 425, Paris, juin 1973, Seuil.

4. L'article de H. Giordan, « Création romanesque et idéologie de Bernanos » dans : M. Milner, « Bernanos », op. cit., page 121 à 134, ne se réfère qu'au premier roman et ne traite nullement d'idéologie ; tout au plus renvoie- t-il à la métaphysique implicite de ce roman. On peut en dire autant de son article sur la réalité sociale et politique dans le « Journal d'un curé de campagne ». Ed. n° 2, 1961.

Nous ne pensons pas non plus confronter le texte avec un « dehors » du texte : ce serait à nos yeux verser dans l'illusion selon laquelle le réel du texte est un morceau de réalité. Mais la forte unité du texte masque - mal - qu'il est entrecroisement de discours, foyer de dispersion et carrefour où se recrée une configuration idéologique. Dans un roman, cette idéologie se dessine à travers la sociologie implicite et « l'histoire » qui la modèle.

Nous choisissons d'isoler les romans du reste de l'œuvre parce qu'ils nous ont paru constituer un bloc homogène par leur statut de fiction, et par leur fidélité thématique ou sociologique. L'œuvre romanesque est plus circonscrite dans le temps que celle d'essayiste, de pamphlétaire ou même d'épistolier, que la publication récente de la correspondance a révélée. La rédaction des romans s'échelonne de 1926 à 1940 tandis que l'œuvre d'essayiste se poursuit longtemps après encore et dans une large mesure, avait débuté bien avant. Le texte romanesque est plus encore circonscrit dans l'espace. Si l'on excepte l'Imposture et Un mauvais rêve, qui se déroule à Paris, la Joie, en Normandie, et Un crime, dans l'Isère, tous les romans ont pour cadre « le pays d'Artois » dont les limites sont du reste plus littéraires que géographiques, puisqu'il s'étend du Boulonnais aux Flandres, du pays minier au secteur frontalier. A travers la sociologie que véhiculent ces romans, pouvons- nous éclairer l'idéologie qui est à l'œuvre dans le texte, et la fonction de la fiction ?

I. - La description intimiste d'un terroir

Tous les romans du « pays d'Artois » présentent l'image d'un terroir très vraisemblable. Certes la toponymie n'est pas constamment

pectée. Les noms réels voisinent avec d'autres imaginaires : Etaples et Lumbres, Campagne, Ambricourt, mais Fenouille. Même les noms

49

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw