CHRONIQUE

L'ANALYSE OPTIQUE DES ÉCRITURES CURSIVES

L'analyse quantitative des écritures manuscrites s'est développée au cours des dernières années à l'aide de mesures manuelles (M. Gilissen), puis de procédés optiques (Mrae Sirat, MM· Viénot et Fournier). Ces derniers ont révélé le pouvoir discriminant du spectre de Fourier pour l'identification de tracés discontinus et stables (écritures hébraïques). L'analyse de la cursive liée (manuscrits d'auteur, textes modernes) exige un traitement plus complexe pour identifier et dater des tracés continus et fluctuants.

Une récente A. T. P. du C. N. R. S. (MM. Charraut, Duvernoy, Hay) a conduit à, l'élaboration d'un modèle hybride (analogique et numérique) destiné à un tel traitement,. Le point de départ en demeure purement optique : une page d'écriture, éclairée en lumière monochromatique, fournit un spectre de Fourier enregistré en bout de banc optique. Mais l'analyse des intensités lumineuses des divers points du spectre permet ensuite de disposer d'un ensemble de valeurs numériques et de fonder par là, une interprétation mathématique des résultats.

Du point de vue de l'identification des scripteurs, les travaux — qui ont porté jusqu'ici sur une douzaine de mains — ont permis une bonne discrimination des différentes écritures ; l'exploration d'un ensemble statistique plus important doit maintenant permettre de préciser ces résultats. Du point de vue de la datation individuelle (évolution d'une écriture déterminée), on met en évidence une série de « périodes » qui se succèdent le long de la vie du scripteur. A cet égard aussi un élargissement de la documentation permettra de mieux appréhender la portée générale de ces résultats.

Louis Hay.