La composition de la « Didachê et son titre

Lorsque le métropolite Bryennios publia, en 1883, le texte de la Didachê, qu'il avait découvert dans un manuscrit de Constantinople, déposé depuis lors à la Bibliothèque patriarcale de Jérusalem, les historiens du christianisme reconnurent aussitôt la haute antiquité et l'intérêt considérable de ce document. Après un exposé sur les Deux Voies, celle de la Vie et celle de la Mort, qui est un petit code de morale (chap. I-V), il traite des principales pratiques chrétiennes, notamment du baptême, et de l'Eucharistie, puis de l'attitude à observer à l'égard. des apôtres, prophètes et docteurs, pour finir par divers conseils qui tendent à raffermir l'union dans la communauté. Les formules qu'il indique pour l'Eucharistie . restent très proches des formules juives de bénédiction des repas. En outre, les Églises auxquelles il est destiné connaissent encore, à côté de la hiérarchie proprement dite, des personnages qui sont désignés par les noms d'apôtres, de prophètes et de docteurs, comme dans plusieurs écrits du Nouveau Testament, mais qui ne paraissent plus avoir la même importance. Dans la hiérarchie elle-même, il ne mentionne que « des évêques et des diacres » (XV, 1) ;. la. distinction, entre l'évêque et les prêtres n'est pas encore faite, comme elle commence à l'être chez Ignace d'Antioche. Tous ces traits permettaient d'assigner à l'ouvrage une date approximative. On le plaça aux alentours de l'an 100.

Puis une réaction s'est produite. En 1912, et de nouveau en 1920, J. Armintage Robinson émit l'avis qu'on avait surestimé l'âge et la valeur de la Didachê. Ce texte ne serait