LUCIEN DES MESNARDS, LA CONFÉRENCE DES DEUX-CHARENTES, ET LE MOUVEMENT ŒCUMÉNIQUE AU XIXe SIÈCLE

L'objet de ce travail n'est pas un exposé synthétique de l'his¬ toire de l'œcuménisme au xix* siècle, si riche et si étrangement méconnue. En 1877, l'Encyclopédie des Sciences Religieuses de Lichtenberger a consacré un long article à «L'Alliance évangé-lique » 1. L'auteur, L. Ruffet, collabora souvent avec L. des Mes-nards ; bien que nous ne soyons nullement spécialiste de la ques¬ tion, cet article nous paraît conserver une grande valeur. L'Al¬ liance a différé de l'actuel Conseil Œcuménique des Eglises en ce que, précisément, elle s'est refusée à être une confédération d'ins¬ titutions ecclésiastiques. La semaine de prière universelle pour l'unité, en janvier, recommandée par la conférence de l'Alliance à Berlin en 1857, reste l'héritage actuel qui exprime le mieux la force vive de ce mouvement.

Nous voulons en rendre compte d'un point de vue très pro¬ vincial, en évoquant la contribution locale que lui apporta Lucien des Mesnards, l'évangéliste, puis l'organisateur du Réveil de Sain-tonge. Les journaux protestants «Le Catholique Apostolique et non-Romain », de 1840 à 1849, publié à Marennes par le pasteur Gustave Cambon, puis «Le Témoin de la Vérité », publié à Saintes, de 1850 à 1866 par L. des Mesnards, permettent en effet, quinzaine après quinzaine, de revivre cette période et d'en suivre les déve¬ loppements. De nombreux articles mettent tout d'abord en évidence le rôle de pionnier tenu par le protestantisme lyonnais dans les débuts du mouvement œcuménique en France, notamment par le pasteur Georges Fisch, «qui en a jeté les bases », en 1844 2.

Le numéro de janvier 1846 du «Catholique » donne un long extrait de la «Quatrième Circulaire pour l'Unité des Chrétiens » publiée à Lyon ; cette circulaire rend compte notamment de la Conférence pour l'Unité, tenue à Lyon le 26 juillet 1845. Rappe¬ lons, d'après L. Ruffet, que l'appel du comité écossais «pour dis-