Couverture fascicule

Documents égyptiens sur la Palestine aux environs de l'an 2000 avant J.-C

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 451

Notes et Études critiques

Documents égyptiens sur la Palestine aux environs de Tan 2000 avant J.-C.

M. Kurt Sethe a publié en 1926 des documents égyptiens intéressants à divers titres pour l'étude de l'histoire d'Israël et de sa religion 1.

En 1925, M. Heinrich Schäfer acheta à Louqsor 251 fragments de vases d'argile dont 217 couverts d'écriture hiératique ancienne. D'autres fragments provenant évidemment de la même trouvaille ont été acquis depuis. Le musée de Berlin en possède maintenant 289, ayant appartenu à 80 vases environ. Il ne s'agit pas d'ostraca: tous ces vases portaient les mêmes textes, reproduits sur chacun d'eux, avec parfois, quelques variantes de détail. Ce sont des listes d'en¬ nemis répartis entre les quatre grandes races que distinguaient les habitants de la vallée du Nil: Africains, Asiates, Libyens et Égyptiens. Il y a de plus une énumération de choses «mauvaises » .

Dans la partie du document consacrée aux Égyptiens chaque nom est précédé de la formule : «Qu'il meure ! » Ces vases avaient donc dû servir à quelque cérémonie de malédiction. Or, dans certains textes des pyramides, il est question d'une formule qu'il faut prononcer «en brisant les pots rouges > ; et parfois le texte est accompagné d'un déterminatif représentant un homme abattant un pilon sur une coupe. On peut conclure de là que, pour assurer la perte d'un ennemi, on détruisait un vase d'argile que l'on avait identifié avec la personne visée en inscrivant son nom dessus.

M. Sethe suppose que ce rite était accompli lors de l'ensevelissement d'un roi; car les fragments ont été, dit-on, trouvés dans une sépulture de la Thèbes occidentale. En ce cas, la cérémonie aurait été, semble-t-il, célébrée surtout au profit du nouveau souverain.

Quoi qu'il en soit, cet usage jette un jour intéressant sur un épisode de la vie de Jérémie: celui où le prophète achète une cruche (baqbouq ) d'argile, emmène avec lui des anciens du peuple et les prêtres jusqu'à une des portes de Jérusalem, et là brise solennellement le vase en déclarant : «Ainsi dit Yahvé des Armées: Je briserai de même ce peuple et cette ville, comme on brise le vase du potier, sans qu'on puisse le réparer >. L'acte accompli par Jérémie n'était pas simplement destiné à frapper les imaginations : il devait — sur l'ordre de Yahvé — assurer effectivement la ruine du peuple et de la ville. Et l'on comprend que, à la suite de ce geste d'une efficacité redoutée, le prophète ait été mis aux ceps par Pachhour, le prêtre chargé de la surveillance des inspirés (Jér. 19 et 20).

Les poteries décrites par M. Sethe, à en juger par l'écriture, doivent être de la XIe ou de la XIIe dynastie, plus probablement, pense-t-il, de la XI© ; car

1 Die Ächtung feindlicher Fürsten, Völker und Dinge auf altägyptischen Tongefässscherben des mittleren Reiches , nach den Originalen im Berliner Museum, herausgegeben und erklärt (Abhandlungen der preussischen Akademie der Wissen¬ schaften ; Jahrgang 1926, philosophisch-historische Klasse, Nr. 6). Berlin, Verlag der Akad. d. Wiss., 1926, 14 pages et 33 planches.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw