La victoire sur le doute chez Sören Kierkegaard.

Plus profondément on pénètre la pensée de Sören Kierke¬ gaard, plus on découvre que la source de toutes ses idées se trouve dans sa vie, dans les profondeurs de sa personnalité. Seule a de la valeur, pour lui, l'idée qui, se réalisant, devient action, celle dont on ose vivre, en en faisant le fondement de sa vie per¬ sonnelle.

Dans l'un de ses derniers discours, réquisitoires contre l'Eglise, nous lisons1: «Car, du point de vue chrétien, celui-là seul fait vraiment preuve de bon sens, dont la connaissance se transforme en action. — Et il en devrait être ainsi: la connais¬ sance doit devenir immédiatement action, immédiatement. » — C'est ainsi que toutes ses idées ont ceci de particulier: qu'elles expriment une connaissance qui, en lui, s'est faite action, et qui doit devenir action chez le lecteur. C'est pourquoi la connaissance de sa vie privée, dont nous pouvons suivre le développement intime dans son journal, est d'une si grande importance pour com¬ prendre sa pensée. L'étude de ses œuvres et celle de son journal sont toutes deux indispensables. Les œuvres se composent de (�latorze volumes dans l'édition: Sören Kierkegaards samlede Vaerker 1901 — 1906 (cité ici: XII, 399 p. ex). Excepté les dis¬ cours édifiants et chrétiens, la plupart de ces œuvres sont traduites en allemand et éditées à Iéna par Eugen Diedrichs (cité ici Ién. XI, 100 p. ex.) . Le plus important de ses recueils et discours a été toaduit sous ce titre: Leben und Walten der Liebe, Leipzig, 1890 (cité: L. u. W.) — Le journal se trouve en partie dans une édition ancienne (cité: Ε. P. I — IX), en partie dans une édition récente, non terminée encore; douze volumes ont paru; il doit en paraître six autres (cité: II A. 805 p. ex.). Il n'existe en traduction allemande que des fragments du journal. Une étude sérieuse du sujet exige donc la connaissance du danois.