revue d'histoire moderne et contemporaine
« BEFORE AND AFTER » ESSAI DE PSYCHO-HISTOIRE*
II y a une soixantaine d'années, un historien américain du nom de H. E. Barnes a déclaré que, dans un siècle de là, c'est-à-dire aux environs des années 2020, la Psychanalyse serait considérée comme une auxiliaire aussi indispensable aux historiens que l'était, au moment où il écrivait, ...le Manuel de Diplomatique de Giry l. En 1979, une telle affirmation conserve encore, pour un grand nombre d'historiens, un caractère voire provocateur, aussi ai-je pensé qu'il serait intéressant que nous fassions le point ensemble, sur cette discipline en devenir de la grande famille des Sciences historiques ; discipline qui, au demeurant, que Michel Vovelle se rassure, ne se limite pas à un certain nombre de « traités, les uns suggestifs, les autres moins, qui se contentent de gloser sur ce que faisait Martin Luther enfermé dans sa tour, assumant son analité d'une main... cependant que son esprit s'élevait... de l'autre » 2, et dont est, actuellement, aux États-Unis, en plein essor.
Pour mettre en œuvre un tel projet, une alternative s'offrait à moi : ou bien procéder à un survol historique, théorique et méthodologique du style « le tour de la Psychohistoire en quatre-vingts minutes », survol qui nous aurait conduits depuis le Luther's early development in the light of Psychoanalysis3 de P. Smith en 1913, et dans lequel, entre parenthèses, il n'est pas question de cette fameuse tour, jusqu'aux Historical Group Fantasies de L. de Mause4. On voit d'ici tous les
* Cet article a été rédigé à partir des notes que j'avais amassées en vue de la que je fis dans le cadre des activités de la Société d'Histoire moderne le 2 décembre 1979. J'ai tenu à garder, la nature maïeutique de son orientation s'y le ton de la conversation qui est de mise en de telles circonstances. J'espère qu'aucun de mes futurs lecteurs ne voudra bien s'en formaliser. Le titre que j'ai donné à cet article, et qui est différent de celui de ma conférence, est inspiré d'une paire de gravures de W. autour desquelles s'ordonnait ma communication.
1. « Psychology and History : some reasons for predicting their more active cooperation in the future », in The american Journal of Psychology, 1919, p. 376.
2. « Y a-t-il un inconscient collectif ? », in La Pensée, juin 1979, n° 205, p. 132. Je d'ajouter que cette remarque, formulée sans acrimonie, n'enlève rien aux mérites incontestables que je reconnais aux travaux de M. Vovelle.
3. In The American Journal of Psychology, 1913, pp. 360-377.
4. In The Journal of Psychohistory, vol. VII, I, summer 1979, pp. 1-70.
of Psychohistory, VII, I, 1979,
1
