LE CHATEAU D’HYERES FORTERESSE IMPRENABLE
Général BERTIN
Au nord de l’agglomération hyéroise, une colline de forme conique surmontée d’un amas de rocs et de ruines émerge des frondaisons d’un maquis particulièrement vi¬ vace. Même si rien ne l’attire vers l’archéologie militaire moyenâgeuse, le voyageur en cause n’en devine pas moins que, là, s’inscrivent d’innom¬ brables pages d’histoire.
De fait, l’Histoire apparaît partout, dans la ville comme dans ses environs, s’échelonnant au fil des âges, depuis cette colonie phocéenne établie au IVe siècle avant Jésus-Christ à Olbia, «L’Heureuse » en grec, jusqu’aux âpres combats de la D.F.L., libérant le pays le 21 août 1944. Et à tous les carrefours, ressurgit l’image de ce
Castéou (1) dominé par les vestiges d’un château ayant veillé sur la cité pendant plus de six cents ans, comme pour rappeler à chaque échappée, qu’il s’agit de l’une de «ces forteresses autour desquelles s’est bâtie la France » (2).
Les origines de la forteresse
Du haut de ses 199 mètres (3), l’observatoire du Castéou commande toute la région, qu’il s’agisse de la côte et des îles d’où venaient les pirates, de la vie du littoral allant de Toulon au massif des Maures longtemps fief des Sarrasins,
(1) Castéou : nom d’origine pré indo-européenne, évo¬ quant la montagne, le rocher et le caillou (Livet, Atlas et géographie de Provence, Côte d’Azur, éd. Flammarion 1978).
(2) Philippe Truttmann, in Archéologia, nos 16, 17, 18.
(3) Altitude relevée sur la carte I.G.N. au 1/25 000 Hyè-res-Ouest, alors que la table d’orientation fixée sur les restes de la tour (3) indique 190 mètres.
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