REVUE GÉOGRAPHIQUE DES PYRÉNÉES ET DU SUD-OUEST
tome 55, FASC. 2, pp. 181-189, Toulouse, 1984.
Les Chênes et le Hêtre dans ramenagement
des milieux hydromophes
(Armorique méridionale)
par Jean-Max Palierne *
En 1975, en conclusion d'une thèse consacrée à la forêt et à son environnement en milieu ligéro-océanique (1), j'indiquais que la notion de chênaie atlantique n'était pas recevable dans son entier, pour le sud du Massif armoricain, en raison, à la fois, de la médiocrité de croissance et de productivité des Chênes, et de la dynamique explosive du Hêtre. Cela m'amenait donc à rejeter, par ailleurs, la définition de P. Birot selon laquelle la « forêt océanique » serait une formation « sans hêtre » (2). Des faits nouveaux sont venus corroborer ces conclusions de Thèse et ont permis de progresser dans la résolution d'un problème écologique assez complexe sinon compliqué. Ces faits convergent avec ceux qu'ont relevés M. Becker et G. Lévy en forêt de Troncáis (3) et ils soulignent bien la fragilité, voire la précarité, de la chênaie sous climat à dominante océanique.
I. Les faits d'observation : le déclin de la chênaie
Toutes les forêts du sud du Massif armoricain, aménagées de longue date en chênaie, donnent des signes évidents d'essoufflement. La grande forêt domaniale du Gâvre (4) est exemplaire de ce point de
* Professeur de géographie, Institut de géographie, Université de Nantes.
1. J.-M. Palierne, Les forêts et leur environnement dans les Pays ligéro- atlantiques nord. Rennes, 1975, (Thèse d'Etat), 799 p., 264 fig., tabl.
2. P. Birot, Formations végétales du globe, Paris, 1965, SEDES, (p. 242).
3. Becker et G. Lévy, Le dépérissement du chêne : une leçon d'écologie, La Recherche, vol. 14, 143, 1983, pp. 534-536.
4. Département de Loire- Atlantique (coordonnées principales : 47° 30 N. Io 40 W).