CHRONIQUE

NOUVEAUX ASPECTS DU TOURISME D'HIVER DANS LES PYRENEES

Le tourisme d'hiver paraît être aujourd'hui la forme la plus moderne et la plus dynamique de la villégiature. L'attention qu'on lui porte est d'autant plus grande que ce développement concerne au premier chef les régions montagnardes, donc les plus touchées par la dégénérescence démographique et économique et les plus intéressées à saisir toutes les chances de renouveau. Le problème a pris au cours des dernières années une acuité particulière dans les Pyrénées où une nouvelle géographie touristique est en train de s'affirmer.

On ne saurait toutefois aborder les principaux aspects de cette géographie des sports d'hiver sans rappeler prudemment les résultats d'une enquête récente de l'I. N. S. E. E. portant sur les vacances d'hiver des Français en 1964-1965 (1). On constate avec quelque étonnement qu'il n'y a pas eu plus de 800 000 personnes ayant effectué un « séjour de vacances » (séjour en dehors du domicile haJbituel d'au moins quatre jours consécutifs, effectué ni à des fins professionnelles, ni pour un motif de santé) dans les stations de ski en 1964-1965. Le chiffre total est, sans nul doute, infiniment supérieur puisque la majorité des touristes fréquentent les stations pendant moins de deux ou trois jours consécutifs (dimanches, week-end, « ponts » et petites vacances) . L'I. N. S. E. E. précise, par ailleurs, qu'un taux de croissance annuel du nombre de départs de 10 % peut être considéré comme un minimum au cours des cinq années à venir. Ajoutons qu'il est vendu annuellement en France environ 180 000 paires de ski (dont 70 000 importées), près de 200 000 fixations et aux alentours de 300 000 paires de chaussures de ski. La pratique des sports d'hiver reste l'apanage des milieux aisés puisque l'on a pu établir, par exemple, que le revenu moyen du skieur est à peu près le double du revenu moyen des Français. Le taux de départ, qui atteint 12,8 % pour les cadres supérieurs et les professions libérales, ne dépasse pas 1,2 % pour les employés et 0,7 % pour les ouvriers. Autant de réalités qu'il s'agit de ne pas perdre de vue lorsque l'on décrit le spectaculaire essor du tourisme hivernal et ses multiples effets. i