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William Bronk : un poète des origines

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Fait partie d'un numéro thématique : L'indianité : contextes et perspectives
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William BRONK : Un poète des origines

Rien ne portait William Bronk à se pencher sur les Indiens Né à Hudson Falls, dans l'état de New York, en 1918, il a fait ses études à Dartmouth College et, après quelques années universitaire, il s'est consacré à l'entreprise héritée de son père, dans sa ville natale. Une bonne douzaine de recueils de poésie ont été publiés depuis 1949, et Bronk figure désormais au sommaire de toute revue de poésie qui se respecte.

Les racines intellectuelles du poète ne sont pas dans l'Amérique moderne. C'est au contraire le dix-neuvième siècle qui le fascine. Un volume d'essais, Vectors and Smoothable Curves, publié récemment, est en partie consacré à Thoreau, Whitman et Melville. En somme, des écrivains pour qui la nature est égale à la culture, sinon supérieure. De même, ce ne sont pas les immeubles d'avant-garde qui suscitent l'admiration de William Bronk, mais les sites immémoriaux de Tikal et de Paienque. « Historicity Gone », titre Bronk à propos des stèles de Copan. La culture maya recèle une magie qui délivre le poète de ses frustrations d'homme, et des limites du temps.

Le seul poème de Bronk consacré aux indiens est sans doute celui qui est le plus connu et auquel on se réfère sans cesse. On peut lire et relire ce texte des dizaines de fois sans percer son mystère. Tout est dans la reprise du h : Navaho, heave, heart, hogan, hovels, holes, housel, et tant d'autres. Le h magique constitue une trame reliant des mots chargés d'émotion, et des mots éminemment physiques, où un culte de l'espace et de la respiration, c'est-à-dire tout le contraire de l'asphyxie des villes.

Demeure une question : le monde navaho de Bronk, pur comme l'idée que l'on se fait d'un temps de genèse, est-il une légende, et Bronk un être porteur de nostalgie ?

A chacun d'y répondre selon son degré de fraîcheur.

N° 38 - NOVEMBRE 1988

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