CONSEQUENCES COMPORTEMENTALES DE PERTURBATIONS SOCIALES REPETEES SUR UNE TROUPE DE MONES DE LOWE CERCOPITHECUS CAMPBELLI LOWEI DE COTE-D’IVOIRE
par Anh Galat Luong et Gérard Galat
Centre O.R.S.T.OM. d’Adiopodoumé,
B.P. V 51, Abidjan, Côte-d’Ivoire
Le groupe de mones de Lowe Cercopithecus campbelli lowei du campus du Centre O.R.S.T.O.M. d’Adiopodoumé a fait l’objet d’observations suivies entre septembre 1967 et juin 1970 (Bertrand et al., 1969 ; Bourlière et al., 1969 et 1970 ; Hunkeler et al., 1972). Après le retour en Europe de l’observateur permanent (C.H.) toute surveillance systématique cessa. Tout au plus savons-nous que l’effectif de mones se maintint autour de 12 à 16 individus qui fréquentaient les formations boisées des bords de la lagune. Le passage d’un braconnier lors des fêtes du Nouvel An 1977 réduisit la population à 4-5 individus et, à notre arrivée en juin 1977, nous ne pûmes dénombrer que 6 singes. Ceux-ci ont été par la suite observés de façon régulière, dans l’intervalle de nos séjours dans l’ouest ivoirien
Les observations (1) que nous rapportons ici portent sur les modifications que la troupe a subies depuis un an, plus particuliè¬ rement la réorganisation sociale qui a suivi le remplacement de l’ancien mâle leader par un nouveau, et sur certains comporte¬ ments atypiques que l’on n’avait observé jusqu’ici que dans de mauvaises conditions de captivité.
1. Essai de reconstitution de l’historique de la population de mones en 1977
Les survivants au Nouvel An 1977 paraissent s’être progres¬ sivement regroupés sur le domaine traditionnel du groupe. Le
(1) Effectuées dans le cadre du programme «Populations Animales et Santé » du Projet Taï, Projet MAB/UNESCO N° 1 de la République de Côte-d’Ivoire.
Terre Vie, Rev. Ecol., vol. 33, 1979