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Victor Barrucand, un indésirable à Alger

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Page 31

R.O.M.M., 37, 1984-1

VICTOR BARRUCAND UN INDÉSIRABLE À ALGER

par Christine DROUOT et Olivier VERGNIOT

Qui se souviendrait de Victor Barrucand s'il n'y avait pas eu l'œuvre d'Isabelle Eberhardt ? Sans aucun doute cette collaboration littéraire, et la controverse qu'elle a suscitée, ont occulté d'autres aspects importants de sa personnalité et de son rôle dans l'Algérie au début du siècle.

Raoul Stephan, dans un livre consacré à Isabelle Eberhardt, rapporte que ses contemporains jugeaient Barrucand «moralement avec indulgence et littérairement avec sévérité» (1). Jugé avec sévérité, il le fut indéniablement et pas uniquement en tant qu'écrivain ; quant à l'indulgence, il en bénéficia plutôt à titre posthume ; de son vivant, on le gratifia surtout d'une sorte de grandeur d'âme, faveur accordée à coup sûr à l'homme aux idées généreuses et utopiques, même de la part de ceux qui ne partagèrent pas ses idéaux de justice sociale. Sorte de «missionnaire laïque», Barrucand reçut en fait, de la part de certains, le respect obligé envers tout homme qui se fixe un but et se consacre à sa tâche malgré l'adversité.

Avant d'arriver à Alger, ce Poitevin né en 1864, se fixa à Paris à la fin de ses études. Là, il s'intégra au milieu littéraire et en bonne place, puisqu'il participa à la rédaction de l'une des revues littéraires d'avant-garde les plus célèbres, La Revue Blanche. Par ailleurs, il se consacra à des écrits plus personnels : poèmes, œuvres d'histoire et de philosophie, œuvres dramatiques et romanesques (2). L'affaire Dreyfus, dont il fut chargé par la Ligue des Droits de l'Homme (3) de suivre, en 1899, le deuxième procès à Rennes, fit enfin de lui un journaliste placé aux premières loges de la scène politique et il devint, à cette occasion, l'éditorialiste des Nouvelles de Rennes.

L'année suivante, en 1900, ce fut encore la Ligue des Droits de l'Homme qui l'envoya en Algérie, en qualité de rédacteur-en-chef du nouveau quotidien Les Nouvelles, fondé par le docteur Gérente. La mission qu'il devait y accomplir relevait du même esprit que la défense de Dreyfus : il était là pour contrecarrer, une fois encore, un important mouvement antisémite, celui qui peu à peu s'emparait de toutes les villes de la frange côtière algérienne.

La gravité de la situation le détermina à s'installer à Alger sans idée de retour afin, comme l'a rapporté plus tard sa femme, Lucienne Barrucand, «d'y soutenir l'action culturelle de la France et d'y défendre les «Indigènes» soumis alors à de très

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