La théorie de la parité des pouvoirs d'achat : un nouveau réexamen
Jean Baneth*
Il y a vingt-huit ans paraissait «Un réexamen de la doctrine des pari¬ tés de pouvoir d'achat »\ une des premières grandes contributions de Bela Balassa à la théorie économique. On peut en résumer ainsi les prin¬ cipales constatations et conclusions, appelées théorème de Balassa dans la suite de cet article :
Cassel avait élaboré la théorie des «parités de pouvoir d'achat » sous deux formes. Selon la théorie de la «parité absolue », qui survivait encore dans les années soixante (Houthakker venait de l'invoquer), le taux de change d'équilibre était celui qui permettait au niveau général des prix d'être le même dans chaque pays. Selon la théorie de la «parité relative », après une perturbation majeure, telle une guerre, le nouveau taux de change d'équilibre devait rétablir le rapport d'avant la crise entre les niveaux de prix des divers pays.
Réfutant les deux versions de la doctrine, Balassa fit remarquer que, grâce au commerce international, le prix des biens échangeables interna¬ tionalement 2 tend à être égal partout3. Seul le prix des biens non échan¬ geables internationalement (qu'il définit comme des services) peut différer.
* L'auteur est conseiller principal à la Banque mondiale et professeur invité au cerdi. Univer¬ sité de Clermont-Ferrand. Il est seul responsable de l'exactitude des faits cités et des opinions expri¬ mées dans cet article, qui ne doivent pas être attribués à la Banque mondiale, ses administrateurs ni ses pays membres.
1 . The purchasing-power parity doctrine : A reappraisal. Journal of Political Economy (JPE), décembre 1 964.
2. Traded goods.
3. JPE, op. cit.. p. 585-586. Cette citation et toutes les suivantes sont traduites par l'auteur du présent article.
Revue d'économie du développement, 1/1994
