DEUX MANUSCRITS PSELLIENS :

LE PARISINUS GRAECUS 1182 ET LE LAURENTIANUS GRAECUS 57-40

Paul GAUTIER

Le Parisinus graecus 1182 et le Laurentianus graecus 57-40 sont deux manuscrits de choix des œuvres de Psellos. Bien qu'utilisés dans de nombreuses éditions, ils n'ont pas encore été analysés de manière exhaustive. Le présent article est consacré surtout à la description du premier de ces manuscrits ; pour le second, l'examen se limitera au contenu, dans le but, en particulier, de faire apparaître les rapports entre les deux témoins privilégiés de la correspondance de Michel Psellos.

I. Le Parisinus graecus 1182

Ce manuscrit monumental, qui compte actuellement 319 folios, après avoir perdu, nous le verrons, un quart, voire un tiers, de son contenu initial, mesure 385 χ 275 mm. Malgré les apparences, il doit être l'œuvre d'un seul copiste, mais celui-ci a sensiblement varié son type d'écriture selon les cahiers, à tel point parfois qu'on se demande si deux mains n'ont pas coopéré à la confection de ce recueil « psellien ». On ne saurait toutefois souscrire à cette impression ; sous l'encre tantôt roussâtre, tantôt noire, sous l'écriture tantôt serrée, 'tantôt lâche, sous un nombre de lignes très variable, persiste le ductus du même scribe : même manière de former les lettres en arrondi et légèrement vers la droite, même mélange de petites onciales, surtout Β, Γ, C. Les folios sont en papier oriental, grossier et épais, qui a tendance à pelucher et, dans les marges, à se désagréger. On a tenté, à une époque assez récente, d'arrêter ce délabrement en collant dans les marges inférieures, supérieures et latérales, des bandes de papier d'une

Revue des Études byzantines 44, 1986, p. 45-1 10.