L'ÉGLISE BYZANTINE SUR LES RIVES DU BOSPHORE (CÔTE ASIATIQUE)

Si les deux rives du Bosphore sont bien connues à l'époque antique, grâce à ΓΆνάπλους του Βοσπόρου de Denys de Byzance (1), écrit dans la seconde moitié du 11e siècle de notre ère, en revanche on ne possède que des données disparates pour l'époque proprement byzantine. Non seulement il n'existe pas de description systématique, mais encore certains lieux ont changé de nom depuis Denys de Byzance et les renseignements fragmentaires que donnent les divers auteurs (chroniqueurs, historiens, synaxaristes, hagiographes, etc.) sont souvent si imprécis qu'il est pratiquement impossible de tracer une carte complète des localités à l'époque byzantine. Plusieurs d'entre elles eurent cependant une certaine notoriété, mais elles sont si mal connues que l'on n'arrive pas à leur assigner leur place exacte. Il en sera probablement encore longtemps ainsi. Il faudrait découvrir des documents nouveaux qui apporteraient plus de lumière, mais il est à craindre que cet espoir ne soit bien fragile.

Dans cette étude nous nous bornerons uniquement à signaler et à localiser dans la mesure du possible les établissements ecclésiastiques (églises, monastères, œuvres de bienfaisance), laissant de côté ce qui regarde l'histoire politique, sauf à y recourir lorsque cela paraîtra nécessaire pour éclairer nos recherches. Il n'est pas douteux que nous sommes loin de connaître toutes les églises byzantines qui s'échelonnaient tout le long de la côte asiatique du Bosphore. Si la partie nord du détroit ne fut sans doute pas plus habitée qu'elle ne l'est aujourd'hui, il est probable que les villages se pressaient sur la rive dans la partie sud, plus accessible et plus fertile; chacun devait posséder un ou plusieurs sanctuaires. Nous n'en connaissons qu'un nombre très limité. Par contre, les monastères apparaissent