VARIETES

SUR L'ASSEMBLEE MACEDONIENNE

Impossible de ne pas admirer l'immensité de l'effort fourni par P. de Francisci au long des quatre volumes publiés sous le titre commun Arcana imperii1. Étudier tous les États de l'Antiquité, depuis l'Egypte pharaonique jusqu'au triomphe des Barbares, afin d'y découvrir le principe sur lequel s'édifiait l'organisation politique : l'entreprise, digne de tenter un esprit synthétique, risquait de décourager par la minutieuse besogne d'analyse à laquelle elle contraignait. On louera le juriste italien de n'avoir pas reculé devant elle. Ayant rendu compte, dans la Revue des Études grecques et dans la Revue des Études latines 2, des parties respectives de l'ouvrage qui traitent de la Grèce et de Rome, mon dessein n'est pas de reprendre ici ce que j'en ai déjà dit. Parmi les innombrables questions qu'aborde De Francisci, je voudrais en examiner une, d'ailleurs fort importante à tous égards, et en particulier pour le thème principal de l'œuvre : la nature de la monarchie macédonienne et ses rapports avec l'assemblée « de l'armée ».

Cette question se trouve au cœur du livre V, intitulé II regno di Macedonia : Alessandro e gli stati ellenistici3, et elle fournit en somme la trame, plus ou moins visible, mais continue, des quelque cent cinquante pages qu'il comporte. La conception qui y est présentée ne paraît pas issue d'un contact direct avec les textes : références et citations proviennent de travaux modernes. Mais ceux-ci, qui offrent en l'espèce l'avantage d'être assez nombreux, variés et sérieux — certains même ayant presque l'allure de répertoires*, dont ils rendent les services — ont été diligemment utilisés. Il y a plus. L'auteur, dont les préoccupations juridiques expliquent le but qu'il a fixé à son enquête, a pu opérer,