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À propos du fragment 666 N.2 de Sophocle

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Année 1948 50-3-4 pp. 209-210
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A PROPOS DU FRAGMENT 6% Ν.2 DE SOPHOCLE1

M. Alfonsi, en défendant la leçon des mss. de Stobée μάστιγ' contre la correction courante πλάστιγγ' 2, comme l'avait fait déjà M. Gentili, a bien raison. Reste à savoir, seulement, comment il faudra construire et traduire les paroles du poève reconstituées de la sorte :

όταν δε δαίμων ανδρός ευτυχούς το πριν μάστιγ' έρείσγ] του βίου παλίντροπον, τα πολλά φρούδα καί καλώς είρημένα.

On aura de la peine à suivre l'éminent savant italien, quand il admet « que le texte grec contient l'expression » « le fouet de la vie », qui est « rare » et quand il se raccorde à l'opinion de Gentili pour qui « fouet de la vie » équivaut à « roue de la fortune ». D'ailleurs, M. Alfonsi, un peu plus loin, parle du fouet de la fortune comme si ce n'était pas του βίου qui dépendrait de μάστιγ'3.

Or, à mon avis, la μάστιξ dont il s'agitaci est bien la μάστιξ de la Fortune ou de la Divinité (δαίμων), puis μάστιγ' est le complément direct de ερείση, mais του βίου ne dépend pas de μάστιγ'.

Il faudra d'abord préciser le sens exact du verbe έρείδείν. Les mots έρείδοντες βελέεσσι se. σάκος (ou bien le héros) (//., XVI, 108) « l'écrasant sous leurs traits » (traduction de M. Mazon) se construisent d'une manière qu'il est impossible d'admettre ici, même en lisant τον βίον, parce que l'iota du datif ne s'élide pas dans la poésie attique. Έρείδβιν a pris ici le sens et la construction de quelques verba iaciendi ou ïaculandi ou collineandi accompagnés du génitif pour exprimer le but : Eur., Ba. 1096 πρώτον μεν αυτού χερμά- δας κραταιβόλους | ερριπτον ; ib. 1099 αλλαι δε θύρσους ϊεσαν δι' αιθέρος | Πεν- θέως (autres exemples chez Kühner- Gerth, I, p. 351 3). Pour le sens accepté du verbe έρείδειν, plutôt rare, on peut comparer Ar. Eq. 626 sq. : 8 δ' αρ' ένδον έλασίβροντ' άναρρηγνυς επη | τερατευόμενος ήρειδε κατά των ιππέων, etc.

1. Cf. R. È. Α., XLIX, 1947, p. 228 sqq.

2. Correction proposée par Ellendt et adoptée par Nauck et par Pearson, mais non par Heine dans son commentaire des Tuse. Disp. de Cicerón (III, 71).

3. Cf. Mnemosyne, tert. ser., XIII, 1947, p. 77.

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