CHRONIQUE DE TOPONYMIE

XV LA TOPONYMIE DANS LES CONGRÈS

Communications d'ordre toponymique faites au Congrès de Dijon (mai 1935)

M.-L. Berthoud, Deux noms de lieux habités de Franche-Comté : Anjeux et Tavaux

Anjeux, canton de Vauvillers, arrondissement de Lure (Haute-Saône), est nommé Anjocas en 882-887 (M. G. H., Dipl. carol., I, 450) : d'où analogie avec d'autres noms de lieux latinisés au Moyen-Age avec finale -ocas devenant « eux » en français, tels que Bayeux, Baiocas, à l'époque romaine Bodiocasses ; Dreux, Dorocas, Durocasses ; Vieux (Calvados), Viducasses. D'autre part, les noms précités sont ceux de peuplades gauloises. M. Berthoud juge plausible de ranger Anjocas dans la même famille. Il propose de restituer pour l'époque romaine là forme primitive * Andiocasses, nom qui aurait été celui d'une nation des Séquanes ayant eu son chef-lieu dans cette localité.

Tavaux, canton de Chemin, arrondissement de Dôle (Jura). A défaut de forme ancienne attribuable à Tavaux, la forme Tabernae au xiie siècle, recueillie par Jaccard, Essai de toponymie de la Suisse romande, p. 453- 454, pour les homonymes Tavel, près Fribourg, et Tavel, ancien faubourg d'Orbe, fondu dans cette petite ville, permettent de présumer que Tavaux est un antique Tabernae, désignant des tavernes dans lesquelles on servait à boire aux voyageurs le long des routes. Tavaux était à un carrefour sur la voie romaine de Chalón à Besançon.

M. Pajot, professeur honoraire à Besançon, a donné pour certains noms de commune du département de la Côte-d'Or de brèves remarques basées sur l'étude du terrain plus que sur la phonétique.

M. Desvaux, de la Société Éduenne, estime que la métropole des Éduens a toujours été dans la plaine d'Autun. On a voulu désavouer la tradition et mettre Bibracte au sommet d'une montagne bloquée par la neige pendant des mois, avec une fontaine où il n'y a d'eau que si l'on n'y puise pas.