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NOTES D'ARCHÉOLOGIE GRECQUE1
I. « OUSHABTI » JÉGÉENS?
II. La « nouvelle » Coré debout, de Berlin.
I. « Oushabti » égéens ?
La plus ancienne plastique indépendante apparue dans l'Êgéide insulaire ou continentale, sitôt après la période néolithique 2, et pendant le deuxième millénaire encore, est représentée par ce qu'on appelle communément les « idoles cycladiques ». Depuis 1880, date où elles se révélèrent, on a plus ou moins cessé de les considérer, ainsi qu'on avait fait d'abord, comme documents spéciaux de l'art « carien » primitif, encore si mal connu. C'est à la civilisation préhellénique, proto- é geenne, qu'on les rapporte, plus sagement.
Au vrai, leur aire de diffusion est très large ; elle s'étend déjà au moins de la Cappadoce à Malte, et de la Haute-Egypte à la Bulgarie du Nord 3. Le centre « égéen », — qui a pu faire de l'exportation, notamment en Crète — bénéficie de la plus grande richesse relative des trouvailles : mais les provenances n'y sont pas toujours bien précises ; on verra qu'il eût été important de savoir plus exactement (pour les spécimens des musées) ce qui a été trouvé, soit dans les nécropoles ou les sépultures individuelles, soit ailleurs.
On a déjà marqué l'importance de cette série de documents. Les idoles cycladiques n'ont point, certes, une grande valeur d'art, sauf pour les amateurs contemporains d'une esthétique un peu « nègre* ». Mais elles nous ont aidés à deviner les rapports réci-
1. Cf. R. É. Α., XXIX, 1927, p. 24Ì-285 (lre série).
2. Par exemple, Sir A. Evans, The Palace of Minos ai Knossos, I, 1921, p. 46, fig. 12, et pi. comparative de la fig. 13 ; et W. A. Müller, Nacktheit u. Entblöaaung in der altor ienlaliach en u. älteren griechischen Kunst, Dies. Leipzig, 1906, p. 59 sqq.
3. A. Evans, l. (., p. 47 sqq. (fig. 13). Cf. encore, pour la Bulgarie, P. Popov, BuU. Institut archéol. bulgare, III, 1925, p. 91-110 ; pour la Serbie (Vinca), Ch. Picard, Sculpt* ant., I, p. 18, η. 2 ; pour la Cappadoce, G. Contenait, Syria, VIII, 1927, p. 193-200.
4. C'est sans doute cette vogue qui fait qu'on devra chercher la première publication des idoles inédites du Louvre, sous la signature même de M. É. Michon, juste après une étude consacrée aux dessins de Picasso, dans-la revue : Cahiers d'art, IV, 1929, n° 6, p. 251-256, deux pi. La fig. 6 d* M. É. Michon est identique à celle (pi. VU, a) de la publication de P. G. tlogarth, dont il sera question ci-après (collection Segredakis). Cf. encore Ç. T.
Rev. Et. anc. 7
