VARIÉTÉS
ΒΟΟΚΤΑΣΙΑ
(Anthologie Palatine, VI, aG3.)
Une des trente ou trente-deux épigrammes votives de Leónidas de Tárente que nous a conservées l'Anthologie Palatine contient la dédicace d'une peau de lion faite par le bouvier qui avait tué l'animal ;
Πνρ?ώ tçj^s Xsovraç άπείΐλο'.ώσατο οίρμχ Ξώτος Ό βουττάμων, 3sypt ©δνε^άμεν'βς
»ρ τι καταβρυκοτα τον ευθηλήμδνα μόσχον, ουδ' ΐκετ' εκ μάνδρας αυτις έπι ξΰλίχΐν
μο^χείω δ'άζέτιτεν ó θήρ άνθ' αίματος' αίμα βληθείς · άχθειναν δ'εΤ5ε βοοκτασίαν1.
« Cette peau de lion couleur de feu, c'est Sosos, l'homme riche en bœufs, qui en a dépouillé le fauve, après l'avoir tué d'un coup d'épieu, comme il venait de lui dévorer son veau si bien engraissé; mais il n'est pas revenu du parc dans ses fourrés : frappée à mort, la bête sauvage a payé de son sang le sang du jeune taureau et vu que le meurtre d'un bœuf était chose coûteuse. »
La pièce est assez vivement enlevée et joliment écrite, en termes à la fois simples et précis; aussi le lecteur est-il déconcerté par l'extrême platitude du dernier membre de phrase et par la lourdeur prétentieuse que donne à ce trait final le nom abstrait de βοοκτασία.
La maladresse serait trop grossière pour qu'on pût l'attribuer soit à une négligence, peu vraisemblable chez un ciseleur de mots comme Leónidas, soit à un de ces écarts de goût si fréquents chez les écrivains plus récents. Elle ne peut donc être imputable qu'à une intention cachée de l'auteur, à une allusion à quelque fait ou usage peu connu, qui donne à l'expression une portée qu'on ne soupçonnait pas à première vue.
' Le dernier distique présente la mort du lion non seulement comme un châtiment mérité, mais comme, l'exécution d'une sentence capitale
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