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L'œuvre de Saguez

[article]

Année 1924 26-4 p. 342
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L'ŒUVRE DE SAGUEZ

P. M. Saguez (1904-1923) était à peine entré dans sa dix-neuvième année lorsqu'il est mort ; et déjà plusieurs de ses travaux avaient été présentés et favorablement accueillis, soit au Congrès des Sociétés savantes de 1921, soit à la Société française de Numismatique en 1922. Sa vocation d'archéologue et de numismate s'était éveillée de très bonne heure. Il suivait avec une attention passionnée les travaux de terrassements et de fouilles exécutés à Amiens, sa ville natale et sa résidence, pour la reconstruction des immeubles détruits pendant la guerre de 19 14-19 18. C'est ainsi qu'il reconnut et qu'il signala au monde savant les restes d'un édifice considérable, sans doute un temple, découvert près de la rue de Beauvais. Le service des monuments historiques lui demanda dès lors de surveiller les travaux de fouilles qui pourraient être entrepris dans la ville d'Amiens et de lui adresser des rapports en cas de trouvailles sérieuses. Les divers départements de l'archéologie gallo-romaine dans la région d'Amiens avaient attiré l'attention du jeune archéologue : il avait étudié la céramique, la verrerie, la numismatique, les peintures murales du pays des Ambiani. Il laisse plusieurs travaux qui méritent d'être publiés et qui le seront incessamment. En lisant toutes ces études, en examinant les nombreux documents réunis et classés par P. M. Saguez, on a peine à croire que cet archéologue, déjà si averti, n'ait pas atteint la vingtième année ; on comprend les regrets poignants inspirés par la mort de ce jeune travailleur, qui donnait, suivant l'expression de M. Adrien Blanchet, de si grandes espérances, et l'on étend à toute l'archéologie gallo-romaine ce que M. A. Dieudonné appliquait à la seule numismatique : « L'archéologie gallo-romaine fait si peu de jeunes adeptes! C'est un grand malheur de voir disparaître quelqu'un que tout paraissait devoir classer dans la petite phalange destinée à nous apporter le renfort souhaité. »

J. TOUT AIN.