LA RACE DE CRO-MAGNON EN ESPAGNE

D'APRÈS M. ANTÓN FERRÁNDIZ

Parmi les conférences faites à l'Université de Bordeaux, pendant la Semaine espagnole (3o mai -4 juin 1910), par les professeurs de l'Université de Madrid, il en est une qui doit être analysée ici. C'est celle qu'a donnée, sous les auspices de la Faculté des Sciences, dans la grande Salle de l'Institut de Géographie de la Faculté des Lettres, M. Antón Ferrándiz, directeur du Musée anthropologique de Madrid. Elle avait pour titre : « La race bordelaise fossile de Cro-Magnon et les races espagnoles. »

Nous en résumons les principaux développements.

Quand Louis Lartet, en 1868, eut mis à jour, dans une grotte des bords de la Vézère, le premier spécimen de l'homme fossile contemporain de Yelephas primigenius, Broca, étudiant le crâne et le squelette, détermina les caractères distinctifs de cette race quaternaire, appelée dès lors, du nom du site où avaient été dirigées les fouilles, race de Cro-Magnon. A cette race sont dues les inventions d'art qui se rencontrent dans les grottes de cette région du Périgord et correspondent à l'industrie de la pierre magdalénienne de Mortillet.

Or, la même racé, avec les mêmes orbites basses et quadran- gulaires, avec la même désharmonie entre l'ampleur du crâne et Tétroitesse du visage, existe en Espagne, M. Antón Ferrándiz l'y a découverte. Seulement, au sud des Pyrénées, les crânes offrant tous les indices du quaternaire se trouvent, non dans le quaternaire, comme en Périgord, mais dans le postquaternaire, c'est-à-dire, tantôt dans le néolithique primitif, tantôt dans le néolithique postérieur, qui aboutit, sans interruption aucune, à Y homo ìberus.

Rev. Et. anc. ig