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XX. La question des Ibères

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Année 1903 5-4 pp. 383-384
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NOTES GALLO-ROMAINES

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LA QUESTION DES IBÈRES

La solution « classique » r que l'on donne à cette question est la suivante : les Ibères sont une des plus vieilles races de l'Europe, maîtresse jadis de toute la Gaule, refoulée plus tard en Espagne par les Ligures et les Celtes. — C'est une solution tout opposée qui me paraît résulter de l'examen chronologique des textes et de l'étude des noms de lieux.

Il n'y a pas de race ibérique. Les Ibères sont un État qui s'est constitué, au plus tard, vers le vi° siècle, dans la vallée de l'Èbre, et qui a reçu, soit des étrangers, soit des indigènes, le nom du fleuve comme nom de guerre3. Cet État avait une langue dominante, dont nous possédons peut-être quelques mots dans les noms de lieux habités, par exemple : lliberris, «ville-neuve», Calagurris, llerda$, et, faute de mieux, nous pouvons appeler celte langue « l'Ibère ») .

Mais ne groupons pas sous un seul concept un peuple, son nom, sa langue et sa race. Laissons ce soin aux faiseurs de propos politiques. Parler de race, le plus souvent, c'est se moquer de l'histoire. Du mot de ν Romains », qui désignait, au ive siècle de notre ère, l'empire de Rome, conclurons-nous à l'existence d'une race romaine et d'une langue propre à cette race? Les Francs de Charlemagne constituaient- ils une race franque, parlaient-ils une langue d'origine franque*? Comme les Francs et comme les Romains, les Ibères n'étaient que des groupes d'hommes associés sous un seul nom et qui avaient adopté une certaine langue.

Ce nom et cette langue ont pénétré au nord des Pyrénées, mais seulement après le vi· siècle, et seulement dans la France

i. Jusqu'où pénètre actuellement cette théorie, on peut le voir par les livres de classe les plus élémentaires, par exemple : Choublier, Histoire nationale, [1900], p. 3 : « ...des tribus errantes, venues de l'Asie, les Ibères..., refoulés dans le Sud. »

a. Cf. plus haut, p. 3a5.

3. Cf. plus haut, p. 3a6 ; même Revue, 1901, p. 327 et s.

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