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Les « diocèses en intérim » : quelques remarques conclusives

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Les «diocèses en intérim » : quelques remarques conclusives

Rolf Grosse

Institut historique allemand, Paris

Le sujet du colloque dont ces actes sont issus englobait un large éventail. Il regardait les vacances épiscopales, la période allant de la fin d’un épiscopat jusqu’au début du suivant, dans une perspective d’ensemble. Son intérêt n’était pas concentré sur la personne de l’évêque ayant cessé ses fonctions ou sur son successeur, mais plutôt sur le diocèse et les groupes qui pesaient sur la destinée de celui-ci. Quels étaient les principes régissant les procédures à appliquer pendant un intérim ? Quel était le cercle de personnes ou d’institutions impliqué dans les procédures pour régler la succession ? Dans quelle mesure l’intérim contribuait-il à la consolidation du diocèse en tant qu’institution ? À cette approche institutionnelle, qui interroge les normes, procédures et acteurs, s’ajoutait une perspective plus culturelle qui s’intéresse à la description de la mort de l’évêque, à la forme de sa memoria et à son souvenir dans l’historiographie.

La mort de l’évêque

C’est la mort de l’évêque qui déclenche en général un intérim. Le sujet de la mort servit par conséquent d’entrée à notre thématique (M. Weber). Au Moyen Âge, le trépas était considéré comme un miroir de la vie et marquait l’image que l’on se faisait du défunt. La manière dont le décès d’un évêque était dépeint faisait valoir les normes sur lesquelles son successeur pouvait s’orienter. Comme Philippe Ariès l’a démontré, il y avait la bonne et la mauvaise mort. La mort violente était une mauvaise mort. Cette dernière nous fut illustrée à partir de l’exemple de Bouchard ii d’Halberstadt, tué en 1088. Son pontificat fut marqué par la confrontation entre Henri iv, Grégoire vii

et les Saxons ; il y jouait un rôle clé au sein de l’opposition contre le Salien. Sa mort s’impose ainsi comme un bel exemple lorsqu’on s’interroge sur le concept de la bonne et mauvaise mort. Nous apprîmes que la bonne mort se prononçait par son pressentiment ainsi que par une préparation générale au décès ; elle était sans douleur et accordait un sépulcre digne au défunt. Si ces éléments manquaient, la mort était considérée comme mauvaise. Ce concept s’applique surtout au suicide et à la mort violente, à moins que cette dernière frappe dans le combat pour la foi et fasse ainsi du défunt un martyr. Pour cette raison, il n’était pas facile pour Bernold de Constance, chroniqueur acquis au parti grégorien, d’interpréter la mort violente de Bouchard. Il évita la difficulté en décrivant la vie de l’évêque comme celle d’un saint et en masquant autant que possible sa mort comme critère décidant de la vie éternelle. Le fait que l’historiographie pro-salienne, illustrée par les Annales d’Augsbourg et le

Revue Belge de Philologie et d’Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 97, 2019, p. 437-442

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