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COLOGNE AU XIIe SIÈCLE D'APRÈS QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS

Parmi les villes médiévales, les vieilles cités épiscopales, héritières des civitates romaines se distinguent par la complexité de leur structure topographique, politique, institutionnelle, économique et sociale et défient la plupart du temps les théories qui ont eu cours et qui ont encore cours sur l'histoire des villes médiévales. L'histoire de Cologne, semée d'embûches, illustre au mieux les difficultés que rencontrent les théories partielles, telles la théorie de la villa sous administration seigneuriale («Hofrechtstheorie»), celle des communaux («Markgenossenschafts- ou Landgemeindetheorie»), du droit du marché («Marktrechtstheorie»), de la communauté judiciaire («Gerichtsgemeindetheorie»), de la guilde ou de la coniuratio («Schwureinung»). Pour toutes ces théories, l'histoire de Cologne a été la pierre de touche. Comme aucune n'a trouvé l'adhésion générale, les études les plus récentes îur la formation de la ville médiévale de Cologne, au lieu de présenter des solutions simples, accentuent davantage la multiplicité des facteurs qui ont contribué à l'ascension rapide de cette ville.

Ainsi Paul Strait, tout dernièrement, a-t-il consacré sa thèse de doctorat à «Cologne au xne siècle» ('). Il se borne dans les trois chapitres qui précèdent le tableau du patriciat de 1074 à 1230, partie centrale de son livre, à résumer l'état des questions et à apporter quelques nuances dans l'appréciation des événements politiques qui ont abouti à l'indépendance de fait de la communauté urbaine. Comme depuis la parution de ce livre ou à peu près en même temps, d'autres études, parues sous forme d'articles ou de contributions à des ouvrages collectifs,