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LAVS ASM L'ÂNE, LE SERPENT, L'EAU ET L'IMMOKTALITÉ C)
I. — L'homme, le serpent et l'immortalité
« Personne n'est immortel », ουδείς αθάνατος, répète l'antique formule (2). Dans sa crainte du néant définitif, dans son orgueil de croire qu'il ne peut entièrement périr, l'homme a transféré dans l'au-delà cette éternité qu'il ne peut avoir sur terre, et la mort devient un passage, une nouvelle naissance, qui lui en donne l'accès. Toutefois, pour le primitif, la mort n'est pas une nécessité naturelle (3), elle résulte de causes extérieures à l'homme, et il aurait pu, en certaines circonstances, l'éviter. Il existe, pense-t-il, des recettes magiques qui peuvent le
il) Herakleides le Lycien avait écrit un traité Έγκώμιον πόνου, à la louange du travail. Le sophiste Ptolémaios de Naucratis se permit de supprimer la lettre π du second mot, en remarquant : ώρα σοι αναγιγνώσκεις το δνομα τοϋ εγκωμίου. P.W., s.v. Herakleides δ Λνκίος, 470, η° 44 ; s.v. Esel, 645. — Pierius Valerianus, Les hiéroglyphiques, trad. Montlyart, Lyon, 1615, livr. II, chap. XX, 150 : « Mais à ce propos, je ne puis desguiser le plaisant traict de Ptolémée, par lequel il baffoua fort galamment les veilles de Héraclides Lycien qui avoit escript la louange du travail. Car comme il eust par rencontre présenté son livre au Roy, dont le titre estoit « Encómion pónou », la louange du travail, le Roy en effaça la premiere lettre du second mot, et ne demeurant que « ónou », c. de l'asne, montra qu'au lieu de la louange du travail, il valoit mieux lire la louange de l'asne, c'est-à-dire que le labeur et les fatigues que cest homme avoit exaltées jusqu'aux cieux, estoient plus nuisibles à l'asne qu'à la créature humaine ». — C. Agrippa a écrit Laus Asini, Lyon, 1629, que je n'ai pu me procurer ; cf. Leclercq et Cabrol, Diet, d'arch. chrét. et de liturgie, s.v. Ane, bibliogr.
(2) M. Simon, θάρσει ουδείς αθάνατος. Étude de vocabulaire religieux, RHR, 113, 1936, 188 ; Cumont, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, 1942, 480, n. 3 ; Leclercq et Cabrol, Diet, d'arch. chrét. et de liturgie, s.v. Oudis atha- natos ; Delling, dans Theologische Literaturzeit., 76, 1951, 52, Speranda futura, Jüdische Grabinschriften Italiens über das Geschick nach dem Tode ; etc.
(3) J. Frazer, Dieu et l'immortalité, trad. Sayn, 1928, 268.
